Quelques jours seulement après l’ouverture par le président de la République Ali Bongo Ondimba de la concertation initiée par lui-même entre la majorité et l’opposition, des langues se délient pour accuser son camp politique et ses alliés de vouloir une fois de plus ruser avec l’opposition.
En effet, l’attitude affichée par le PSD de Pierre-Claver Maganga Moussavou et le RPM d’Alexandre Barro Chambrier qui ont décidé de quitter ladite concertation donne à réfléchir, d’aucuns se demandant s’il était opportun, à quelques mois des élections générales, présidentielle en tête, de convoquer de telles assises quand on sait la sensibilité et la lourdeur des véritables sujets qui jusqu’ici continuent de fâcher. Du coup, l’on se demande dans les rangs de l’opposition qui pourtant rêvait d’un agenda sans tabous, que cache ce projet si ce n’est une nouvelle entourloupe programmée par les initiateurs pour faire le lit à Ali Bongo Ondimba en 2023?
Comment ne pas être dubitatif lorsque l’on se rend compte non sans le déplorer qu’il y a plus d’un an, l’opposition gabonaise appelle avec insistance à la tenue d’une telle concertation ? De nombreux analystes y voient une volonté affichée du PDG de tenter subtilement d’embarquer l’ensemble de la classe politique dans une logique d’adoubement d’Ali Bongo Ondimba, candidat à sa propre succession. En clair, Ali Bongo Ondimba et ses affidés veuillent demeurer au stade d’une présidentielle à un tour et non deux tours préjudiciable, à leurs yeux. Ce qui les amène à multiplier les stratagèmes dont le dernier en date consistant à saupoudrer jusqu’aux irréductibles dont la seule ambition est d’assister avec le concours de la majeure partie de la population à la chute d’un pouvoir qui ne lui à fait que trop de mal à ses dires. Les faucons voudraient également tordre le cou aux colombes, entendez ces soi-disant opposants qui s’en réclament le jour et servent le pouvoir vacillant de nuit. Comprenne qui pourra ! Ceux-là qui « font la politique avec le ventre » comme on dit chez nous. Ce qui fait craindre à plus d’un le charme de la corruption qui consacre le retard depuis pris par le Gabon dans l’instauration de la démocratie.