Alors que le Gabon s’efforce de se relever d’un passé marqué par la corruption et le népotisme, l’Appel d’Angondjé, groupe réunissant des leaders politiques ayant participé au dialogue national inclusif, a tenu une déclaration fracassante ce vendredi 21 juin 2024 à Libreville, dénonçant les récents scandales au sein des plus hautes fonctions administratives publiques.
Le limogeage scandaleux du Directeur Général des Finances et Budget (DGFiB), Aurélien Marcel MINTSA MI NGUEMA, et les accusations de détournements de fonds à hauteur d’un milliard ont soulevé de nombreuses interrogations et commentaires parmi les citoyens gabonais. L’Appel d’Angondjé exige des explications et appelle à la démission du Ministre des Finances, ainsi que de tous les collaborateurs impliqués dans la chaîne de décaissement des fonds publics.
Les membres de l’Appel d’Angondjé ont dénoncé la persistance de pratiques népotistes et de copinage, qualifiant la situation actuelle de « République des Kayamans du Bled ». Ils ont exhorté le Président de la République, le Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, à mettre fin à cette « République des copains et coquins » et à restaurer les institutions de l’État.
Face à l’adoption d’une nouvelle loi électorale par les députés de la transition, considérée comme un recul des avancées démocratiques, l’Appel d’Angondjé a appelé le peuple gabonais à la réflexion et à la sagesse pour défendre la république et la démocratie.
Les membres de l’Appel d’Angondjé ont également exprimé leur inquiétude quant au silence du Ministre de la Réforme des institutions face aux graves accusations portées sur la crédibilité du rapport final du Dialogue National Inclusif (DNI). Ils ont souligné que les méthodes de gouvernance actuelles sont aux antipodes de l’objectif de restauration d’un État de droit démocratique.
Pour faire face à cette situation critique, l’Appel d’Angondjé a proposé des mesures radicales, notamment la dissolution du gouvernement et du parlement de transition, le réaménagement du cabinet présidentiel, la nomination de gouverneurs, préfets et sous-préfets du CTRI, et la mise en place d’une constituante pour légiférer sur ordonnance pendant le reste de la transition.
Alors que le Gabon se trouve à un carrefour décisif, les membres de l’Appel d’Angondjé ont rappelé un proverbe gabonais qui résume parfaitement la situation : « Quand la case brûle, ce n’est pas le moment de se chamailler sur la propriété des cendres. » Il est temps pour les autorités gabonaises de prendre des mesures concrètes et courageuses pour redresser le pays et restaurer la confiance du peuple.