Deuxième journée du Congrès scientifique SCDOGA : Des experts africains unissent leurs forces pour lutter contre la drépanocytose

Le 3e Congrès scientifique SCDOGA s’est poursuivi ce vendredi 5 juillet 2022 à l’immeuble Arambo de Libreville, au Gabon, avec des sessions de travaux scientifiques riches et variées. Cette deuxième journée a été marquée par des interventions d’experts de renom sur les avancées de la recherche médicale, les impacts sociaux de la drépanocytose et les actions des associations de lutte contre cette maladie dans les systèmes de santé africains.

 

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Le Professeur Iheanyi OKPALA, professeur d’hématologie à l’université du Nigeria, a présenté les progrès dans le développement des pratiques cliniques et les perspectives futures de traitement de la drépanocytose. Il a souligné l’importance de trouver une solution à grande échelle pour les maladies de cellules souches, qui touchent une grande population en Afrique et dans le monde. Cette session permet de voir quels sont les traitements qui ont été mis en place dans les autres pays africains, quels sont les avancées observées, ceux observés aussi au Gabon.

« Nous avons une grande population de personnes qui ont des maladies de cellules souches en Afrique. Nous avons donc un devoir à nos propres personnes et aux personnes avec des maladies de cellules souches à travers le monde pour aider à trouver une solution à l’issue des maladies de cellules souches à large échelle. Nous avons plusieurs populations de drépanocytaires, non seulement en Afrique, mais aussi au Gabon.

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Donc il est intéressant de prendre des cellules souches et de savoir comment les utiliser pour pouvoir développer des différentes stratégies génétiques pour prendre en charge ces enfants.

C’est pourquoi j’ai parlé de développement, de nouveaux traitements, certains qui n’ont pas encore été étudiés pour le traitement de la drépanocytose. »dit-il.

 

Il a également évoqué l’intérêt de prendre en compte les spécificités génétiques des différentes populations de drépanocytaires, notamment au Gabon, pour développer des stratégies thérapeutiques adaptées. Parmi les traitements prometteurs, il a cité la thérapie génique, l’utilisation de substances réduisant le blocage des vaisseaux sanguins, et l’association d’oméga-3-phatéacides et de thiosianide, deux substances présentes dans l’huile de poisson et les yams, technique qui permet non seulement de prévenir les douleurs chez l’enfant drépanocytaire, mais aussi de faciliter la vie aux parents et à tous les accompagnateurs des enfants drépanocytaires. « C’est la raison pour laquelle j’ai parlé des différents traitements, des différents avancées, des développements effectués pour prendre en charge le traitement des patients drépanocytaires. Ceux-ci incluent la thérapie de la génétique, qui a été licenciée l’année dernière, et l’utilisation de substances qui réduisent le blocage de sang », ajoute-t-il.

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Le Dr Lucrèce DÉLICAT LOUEMBET a rappelé les principaux objectifs de ces sessions de travail, à savoir faire le point sur les avancées de la recherche au Gabon, partager les bonnes pratiques et les expériences réussies dans d’autres pays africains, et informer les participants sur les systèmes de santé mis en place pour la prise en charge des enfants drépanocytaires. »Alors nous, ce qu’on attend de ce congrès, ce qu’on attend de ce congrès, c’est que les gens partent d’ici en sachant quel est vraiment le système mis en place pour pouvoir prendre en charge leurs enfants.

 

Même si on est guéri par le monde, dans notre contexte, ça coûte cher, mais au moins savoir ce qu’il faut faire. Et s’il faut s’organiser pour le faire, les parents peuvent encore se débrouiller. Mais quand on ne sait pas, on ne peut rien faire. Voilà. Donc c’est ça notre idée pour ce congrès, de voir ce qui est dans le système de santé qu’on peut développer et qui est fiable et non dangereux. »

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Constant VODOUHE, président de l’association de lutte pour la drépanocytose basée à Strasbourg, a quant à lui présenté les bénéfices des activités physiques adaptées pour les patients drépanocytaires. Il a insisté sur l’importance de bouger et de faire du sport, même de manière adaptée, pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cette maladie.

 » Je suis intervenu sur les activités physiques adaptées, quels bénéfices pour les drépanocytaires.

Il faut dire que les personnes qui ont besoin de plus bouger, ce sont les personnes les plus sédentaires.

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Parce que parfois, ces personnes ont peur, elles ont peur de bouger parce qu’en bougeant, ça va leur créer d’autres problèmes. Elles ont mal, donc elles ne veulent pas. Mais au contraire, le fait de bouger, de faire des activités, va leur permettre de se sentir mieux…Une meilleure oxygénation du corps et puis un meilleur lien social, puisque le sport aussi, ça favorise le lien social. Les patients viennent, ils sont entre eux, ils discutent après le sport ou pendant le sport, ils échangent et ça permet de créer un lien social. »

 

Il souligne le caractère multidimensionnel de la maladie.  » Il y a des sujets sociétaux qui montrent quand même que la drépanocytose, c’est un vaste champ. Il y a plusieurs domaines, le sociétal, l’environnemental, le mental, l’émotion, la psychologie. Là, on a parlé aussi de la pharmacopée traditionnelle. C’est vraiment un ensemble de choses.

La drépanocytose touche tous les domaines de la médecine, donc du coup, c’est très intéressant », affirme-t-il.

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Le Pr DEME LY Indou, coordonnateur de l’unité de soins ambulatoires pour enfants et adolescents drépanocytaires du Centre hospitalier national d’enfants Albert Royer de Dakar, a présenté l’expérience de Dakar en matière de prise en charge de la drépanocytose. Elle a souligné l’importance de l’alimentation et de la nutrition pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cette maladie: « La drépanocytose est devenue une maladie chronique. C’est une maladie génétique, la personne naît avec sa maladie, elle est obligée de vivre avec sa maladie.

Et donc, pour cette raison-là, il faut insister sur tout ce qui peut améliorer la qualité de vie de ces personnes.

Et l’alimentation et la nutrition sont des piliers très importants. Parce que la personne qui a la maladie drépanocytose, elle a un besoin très important en énergie. comparé aux personnes qui ne sont pas drépanocytaires. Donc ces besoins en énergie et en nutriments devraient être pris en compte dans le suivi de ces personnes-là.

Il faut une alimentation saine, équilibrée, pour avoir un organisme qui fonctionne de façon optimale, pour éviter tout ce qui est risque de complications aiguës de la drépanocytose et de complications chroniques et favoriser également l’épanouissement pour les enfants qui font l’école, avoir de bons résultats scolaires. Parce que la nutrition est la base de tout chez la personne », dit-elle

Cette journée a également été marquée par la présentation des activités des associations Sourire d’Enfant et Drépa Rêve, qui œuvrent pour améliorer les conditions de vie des enfants drépanocytaires. Une table ronde a permis aux participants de partager leurs expériences et de discuter de la place de la prise en charge de la drépanocytose dans les systèmes de santé africains.

 

Enfin, les participants ont pu visiter le Musée national de Libreville, une occasion de découvrir la richesse culturelle et historique du Gabon.

 

Ce 3e Congrès scientifique SCDOGA a ainsi permis de mettre en lumière les avancées de la recherche médicale et les actions menées pour améliorer la prise en charge de la drépanocytose en Afrique. Les participants ont pu échanger sur les bonnes pratiques et les défis à relever pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cette maladie.