Jean Romain FANGUINOVENY, président du Parti du Peuple Gabonais (PPG) et ancien candidat à l’élection présidentielle de 2023, s’est fermement positionné contre le projet de nouvelle Constitution proposé au référendum du 16 novembre 2024. Sa déclaration, argumentée et détaillée, met en lumière plusieurs aspects qu’il juge problématiques, en appelant à un rejet catégorique de ce texte.
1. Un rejet argumenté sur plusieurs plans
A. Un recul démocratique
Le président du PPG estime que le texte proposé représente un recul majeur pour la démocratie gabonaise. Selon lui, le projet déséquilibre la séparation des pouvoirs en renforçant de manière excessive les prérogatives du Président de la République. Il qualifie ce régime d »hyper-présidentiel », comparant le futur chef de l’État à un monarque déguisé ». Il cite notamment les articles 41, 54, 55 et 57, qui attribuent un pouvoir exclusif à l’exécutif, rendant toute cohabitation ou opposition parlementaire caduque.
B. Une temporalité contestée
FANGUINOVENY critique le retour à un mandat présidentiel de 7 ans, estimant ce changement anachronique par rapport aux standards démocratiques africains qui tendent vers le quinquennat. De plus, il dénonce l’apologie des coups d’État dans certains articles, notamment dans le préambule, ce qui selon lui compromet la légitimité et la pérennité du texte.
C. Une dimension discriminatoire
Le leader du PPG soulève également des préoccupations sur la dimension discriminatoire du texte, citant notamment l’article 43, qui exclut certaines catégories de citoyens, notamment les plus de 70 ans, des hautes fonctions comme la présidence de la République. Selon lui, cette disposition instaure une forme de ségrégation, nuisant au principe d’égalité des citoyens.
2. Une critique ciblée mais constructive
Au-delà de sa condamnation, Jean Romain FANGUINOVENY appelle à une relecture approfondie et à une consultation élargie de la population pour corriger les lacunes identifiées. Il souligne que la transition actuelle constitue une opportunité unique pour refonder les bases constitutionnelles sur des principes d’unité et de démocratie durable.
3. Un plaidoyer pour un vote NON
FANGUINOVENY conclut son propos en exhortant les Gabonais à voter massivement NON au référendum. Il présente cette décision comme une manière de préserver les acquis démocratiques inscrits dans les constitutions de 1991 et 1994, tout en évitant de confondre précipitation et réforme.
4. Enjeux et perspectives
La déclaration du président du PPG reflète un positionnement clair de l’opposition contre le projet constitutionnel, dans un contexte où la mobilisation pour et contre le référendum polarise le débat politique au Gabon. Sa critique soulève des interrogations légitimes sur la nature et les conséquences de ce texte, en mettant l’accent sur la nécessité d’un consensus national.
Cette prise de position s’inscrit dans une logique de confrontation d’idées, qui pourrait influencer significativement l’opinion publique à l’approche du scrutin. Reste à voir si ses arguments trouveront écho auprès des électeurs.