Le transport national à l’épreuve du XXIᵉ siècle

Par Fernand Franck Freinzy NZIENGUI, Ingénieur en Supply Chain,consultant en stratégie supply chain et Manager de Cabinet, Cadre en service à Trans’Urb

Dans un monde où la mobilité et la logistique deviennent les artères de l’économie moderne, les entreprises nationales de transport ne peuvent plus se contenter de leurs schémas traditionnels. L’accélération du commerce électronique, la pression des délais, la digitalisation des chaînes d’approvisionnement et les impératifs écologiques imposent une mutation profonde. Le statu quo n’est plus une option : la réorganisation s’impose comme une urgence vitale.

Un contexte de mutation globale

Le secteur du transport et de la logistique traverse une révolution silencieuse, mais implacable. L’urbanisation croissante multiplie les besoins en mobilité collective et en livraison rapide. Les usagers exigent des services fiables, traçables et durables. Dans ce contexte, les entreprises publiques ou parapubliques souvent marquées par la centralisation administrative et la lenteur décisionnelle peinent à suivre la cadence imposée par la concurrence privée et les standards internationaux.

Réorganiser, ici, signifie retrouver de l’agilité, moderniser la gouvernance et replacer l’usager au cœur du dispositif.

Des objectifs clairs pour un nouveau départ

La réorganisation d’une entreprise nationale de transport et logistique doit d’abord viser à moderniser la gouvernance. La prise de décision doit être déconcentrée afin de rapprocher la gestion du terrain. Ensuite, l’optimisation des performances opérationnelles est indispensable : réduire les coûts, les délais et les dysfonctionnements.

La qualité de service doit redevenir la boussole de toute action : ponctualité, fiabilité et satisfaction client. Enfin, la transformation ne saurait être complète sans l’intégration du numérique et l’engagement écologique, piliers des entreprises du XXIᵉ siècle.

Quels seraient les axes d’une transformation réussie?

1. Réforme organisationnelle interne : clarifier les missions, responsabiliser les directions, instaurer des indicateurs de performance mesurables et créer des unités régionales plus autonomes.

2. Transformation numérique : introduire des logiciels de pilotage logistique (TMS, WMS, ERP), digitaliser les processus, assurer la traçabilité des opérations et le suivi intelligent des flottes.

3. Développement du capital humain : former, accompagner, redéfinir les profils et promouvoir une culture de performance et d’innovation.

4. Redynamisation financière : repenser le modèle économique, diversifier les sources de revenus, optimiser les dépenses et ouvrir la voie à des partenariats public-privé ou à des appuis extérieurs.

Des défis réels, mais surmontables

Comme toute mutation, cette réorganisation comportera des résistances : inertie institutionnelle, communication interne déficiente, contraintes budgétaires. Pourtant, le succès dépendra avant tout de la volonté politique et managériale.

Un plan de communication clair, la création d’une cellule de pilotage dédiée et le soutien des pouvoirs publics constituent les garants d’une transformation durable et maîtrisée.

Un enjeu de souveraineté et de développement

Réorganiser une entreprise nationale de transport et logistique, c’est plus qu’une opération technique : c’est un acte stratégique. Il s’agit de bâtir un service public moderne, performant et durable, capable de soutenir la croissance nationale et d’accompagner la vision d’un développement inclusif et écologique.

Le transport n’est pas qu’un moyen de déplacement ; il est le moteur silencieux de la compétitivité et de la souveraineté économique.