Le président statutaire de RÉAGIR privé d’accès au siège du parti aux Charbonnages

L’accès au siège du parti était bloqué par des chaînes au moment de l’arrivée de François Ndong Obiang, qui souhaitait présider la cérémonie d’installation officielle de Persis Lionel Essono Ondo en tant que nouveau président intérimaire de RÉAGIR.

Samedi 26 octobre 2024, le portail du parti gabonais REAGIR (Réappropriation du Gabon, de son indépendance, pour sa reconstruction), était vérouillé par des chaînes pour empêcher l’accès au président statutaire de la formation politique et sa suite.

Le président intérimaire « sortant », Guy Roger Aurat Reteno et ses partisans n’avaient pas prévenu ces derniers qu’ils ne laisseraient pas rentrer leur président statutaire, alors même qu’il en a légalement le droit.

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«Ce matin, je voulais procéder à l’installation du nouveau président intérimaire. Il y a un an je nommais un président intérimaire en la personne de Guy Roger Aurat et les orientations du parti sur l’année écoulée ne montrent pas que RÉAGIR a eu quelque part une ascension qui serait à la dimension du parti que nous avons installé. Le peuple gabonais sait qui a monté RÉAGIR et jusqu’à présent, je reste le président statutaire de RÉAGIR. Eux-mêmes l’ont reconnu dans leur fameuse communication et je veux déjà vous rappeler que ce n’est pas une erreur matériel sur un tampon qui constitue un délit de faux et usage de faux», a déclaré Ndong Obiang face à la presse venue couvrir la cérémonie d’installation.

François Ndong Obiang, était accompagné de Persis Lionel Essono Ondo, ancien secrétaire exécutif de RÉAGIR, qui devrait prendre les commandes temporairement du parti. Interrogé sur la suite à donner à cette situation qui déprécie l’image de RÉAGIR, Ndong Obiang qui a passé l’âge de sauter les barrières a répondu : «Nous allons procéder très prochainement à l’installation du nouveau président, nous n’allons pas réculer, l’état de droit doit régner au sein de RÉAGIR. Les calendriers des uns et des autres, calendriers bien sûr cachés mais que nous connaissons, pour ceux qui veulent emporter RÉAGIR sur des fleuves et des océans impossibles ne peuvent prospérer».

Selon son président statutaire, RÉAGIR doit garder sa liberté de conscience, sa liberté de conduite et poursuivre son cheminement dans le respect total des institutions, mais tout en étant prêt à la confrontation légitime des idées.

Rappelons que depuis que Guy-Roger Aurat Reteno a été demis de ses fonctions de président intérimaire, alors que ce dernier était en pleine cérémonie d’installation de nouveaux responsables, une crise interne qui remet en question la légitimité du leadership de Ndong Obiang secoue RÉAGIR.

La nomination de Persis Lionel Essono Ondo en tant que président intérimaire ne fait pas l’unanimité. Guy-Roger Aurat Reteno et ses partisans dénonçent les décisions « unilatérales » de Ndong Obiang, invoquant des articles des statuts du parti pour appuyer leurs arguments.

Ndong Obiang n’a pas changé !

Accusé sur les réseaux sociaux d’être un vendu, l’homme politique attaqué réfute la calomnie, se défend, sachant que tout silence pourrait en effet être interprété comme le besoin de prendre un temps de réflexion, ce qui pourrait inviter à penser qu’il y a matière à controverse. «Ce n’est pas à 63 ans que je vais commencer une vie de profit. J’aurais été ministre sous Omar Bongo et mon père a été ministre. Donc je suis né dans une famille de ministre. […] Si je suis vice-président à l’Assemblée nationale c’est parce que le parti RÉAGIR au moment de l’avènement du CTRI me l’a demandé. Et ceux qui me l’ont demandé aujourd’hui se comportent différemment par rapport à la ligne de conduite du parti. Je m’étonne. Qu’est-ce qui a changé ?», s’interroge Ndong Obiang.

Alors que le congrès ordinaire de RÉAGIR doit se tenir dans cinq mois, les tensions internes pourraient bien peser sur l’avenir du parti. Selon le président statutaire, Persis Lionel Essono Ondo aura pour seule mission de préparer le congrès qui va aboutir à l’élection d’un nouveau président. «Si je suis candidat, je le serai peut-être. Mais si je ne suis pas candidat quelqu’un d’autre le sera. Que ceux qui veulent me créer des problèmes suivent la voie de la légalité. C’est tout ce que je leur demande. Pas de pondre des inepties sur les réseaux sociaux, pas de faire des communications qui ne tiennent pas de logique sur le plan du droit et qu’ils n’ignorent surtout pas que je suis un diplômé de fac de droit», a-t-il lancé.

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