Gabon : La Plateforme « Référendum : Je Vote Non » Dépose une Requête contre le Nouveau Code Électoral

La plateforme citoyenne « Référendum : Je Vote Non » a officiellement déposé une requête auprès de la Cour constitutionnelle du Gabon, contestant fermement les nouvelles dispositions du Code électoral N°29 Ter, promulgué par le général Brice Clotaire Oligui Nguema le 6 août 2024. Cette initiative reflète une inquiétude croissante parmi certains segments de la population gabonaise, qui perçoivent ces mesures comme une menace pour la démocratie et la transparence électorale dans le pays.

 

Les leaders de cette plateforme, incluant des figures telles que Marc Ulrick Malekou Ma Malekou, président du Mouvement panafricain « Osons pour l’Afrique », et Jean Victor Mouanga Mbadinga, premier secrétaire du Mouvement d’émancipation socialiste du peuple, ont exprimé leur opposition catégorique aux changements introduits dans le code électoral. Ils estiment que ces modifications constituent une « régression démocratique » qui remet en cause les acquis durement obtenus en matière de pluralisme politique et de transparence électorale.

 

L’un des principaux points de discorde est la nouvelle procédure de nomination des membres des commissions électorales. Selon les articles 19, 20, 21 et 22 du nouveau code, ces nominations sont désormais entièrement sous le contrôle du ministre de l’Intérieur, ce qui, selon les opposants, compromet l’indépendance et l’inclusivité des instances chargées de superviser les élections. Pour la plateforme « Référendum : Je Vote Non », cette centralisation du pouvoir est incompatible avec les principes démocratiques et pourrait ouvrir la voie à des dérives autoritaires.

 

Un autre sujet de préoccupation est la disposition relative à l’incinération immédiate des bulletins de vote après le dépouillement, telle que stipulée dans l’article 19 nouveau. Les membres de la plateforme dénoncent cette mesure comme étant opaque et précipitée, craignant qu’elle ne rende impossible toute contestation électorale en éliminant les preuves avant même que les contentieux post-électoraux ne puissent être examinés.

 

La plateforme a appelé la Cour constitutionnelle à intervenir en tant que garant des valeurs démocratiques, en demandant une révision des articles controversés du Code électoral. Ils ont souligné que l’implication de toutes les forces vives de la nation dans l’organisation des élections est cruciale pour assurer des scrutins libres, transparents et pacifiés.

 

En plus de leur opposition au Code électoral N° 29 Ter, la plateforme « Référendum : Je Vote Non » s’oppose également aux résolutions du Dialogue national inclusif du 30 avril 2024, estimant que celles-ci ne reflètent pas les aspirations de l’ensemble de la population gabonaise.

 

Alors que le Gabon se prépare à un référendum décisif, cette affaires marqué un point importante dans le débat national sur l’avenir démocratique du pays. La réponse de la Cour constitutionnelle sera suivie de près, alors que les tensions autour des réformes électorales continuent de croître.