À la veille de l’ouverture officielle de la campagne référendaire, la Coordination de la Société Civile pour le Référendum Constitutionnel (CSCRC) a tenu une conférence de presse mémorable ce mardi à la salle de conférence du Conseil Économique, Social et Environnemental. Cette rencontre a été l’occasion pour les leaders notoires de la société civile, dont George Mpaga, Aminata et Pépécie Ogoulinguendé, de décliner leur position sur l’adoption de la nouvelle constitution qui sera soumise au référendum le 16 novembre 2024.
Par la voix de Georges Mpaga, les membres de cette plateforme associative ont affiché leur soutien au « Oui » au prochain référendum.
« chers amis de la société civile, chers camarades et compagnons de lutte, chers compatriotes, le samedi 16 novembre 2024, le peuple gabonais est appelé aux urnes afin de se prononcer sur le projet de nouvelle constitution de notre pays. Il s’agit d’un rendez-vous historique, » a déclaré Mpaga.
Ce scrutin, le premier de son genre dans l’histoire du Gabon, marque un tournant décisif pour le pays. La société civile gabonaise, qui a toujours milité pour une société bien gouvernée, voit dans ce référendum une opportunité unique de renforcer les institutions et de promouvoir la bonne gouvernance.
Depuis la prise du pouvoir par les militaires le 30 août 2023, la transition gabonaise, menée par le Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI) sous le leadership du général Brice Clotaire Oligui Nguema, a montré un esprit d’ouverture et de rassemblement. La société civile se réjouit des avancées constructives du processus de transition, malgré les moments de questionnement et les décisions parfois difficiles à appréhender.
Le projet de nouvelle constitution, selon les leaders de la société civile, comporte des points fondamentaux et des avancées majeures. Parmi celles-ci, on note la concrétisation des principes d’éthique, de déontologie, de performance, de transparence et de rédevabilité au sein de l’administration gabonaise. La promotion et le respect des règles de bonne gouvernance, ainsi que la répression de la corruption et des détournements de deniers publics, sont également des éléments clés du projet.
La réaffirmation de la souveraineté du peuple gabonais sur l’ensemble de ses ressources naturelles et son intérêt profond pour les enjeux économiques et écologiques sont également des points importants. La reconnaissance de la société civile, des associations, des ONG et des syndicats comme composantes de la démocratie pluraliste et participative est une première dans l’histoire constitutionnelle du Gabon.
En matière de justice et d’état de droit, le projet de constitution réaffirme l’indépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis des deux autres pouvoirs et réorganise le Conseil supérieur de la magistrature. La garantie statutaire des magistrats et l’autonomie financière de chaque ordre de juridiction sont également des avancées notables.
Le projet de constitution apporte également plusieurs innovations inédites en matière de réforme des institutions. La souveraineté nationale est réaffirmée comme appartenant au peuple, et le référendum est consacré comme moyen principal de révision de la constitution. La garantie de l’alternance démocratique au sommet de l’État, avec la limite des mandats du président de la République à sept ans renouvelables une seule fois et l’âge limite de 70 ans, est une autre innovation majeure.
Les acteurs de la société civile considèrent que le projet de nouvelle constitution n’inscrit aucune catégorie dans la gestion des affaires publiques et les processus électoraux. Il institue l’égalité homme-femme, supprime les mandats perpétuels, consacre la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, et reconnaît la société civile et l’opposition politique.
« Nous, acteurs de la société civile, disons solennellement oui au projet de nouvelle constitution, » a déclaré Georges Mpaga. « Nous appelons les travailleurs des secteurs privés et publics, les jeunes et les femmes, les retraités, les civils et les militaires, les fonctionnaires de l’État, les collectivités locales, les jeunes à la recherche d’emploi, les jeunes filles, mères, les femmes battantes et les entrepreneurs à ne pas se laisser tromper par des discours professoraux des démagogues de l’ancien régime. Car cette constitution est dans le fond l’œuvre la plus aboutie à ce jour pour démocratiser notre pays et libérer le potentiel contenu à chacun de nous afin de bâtir notre pays dans la paix et la stabilité. »
La société civile gabonaise appelle donc à un vote massif en faveur du « Oui » au référendum du 16 novembre 2024, pour un Gabon plus juste, plus démocratique et plus prospère.