deLe 14 janvier de cette année, le ministère de l’Emploi, de la Fonction publique et du Travail notifiait à la société Canal+ Gabon un »Rejet de demande d’autorisation d’emploi’’ pour deux employés expatriés en raison de la nécessité de gaboniser ces postes qui pouvaient être pourvu localement. Ignorant ce rejet du ministère du Travail, Canal plus a simplement décidé de recourir à l’emploi illégal.
L’opérateur français avait introduit, en date du 25 septembre 2020, deux demandes d’autorisation d’emploi en faveur de Madame Sogore Nakani épouse Maïga de nationalité Malienne en qualité de Comptable Abonné et de Monsieur ABakar Mahamat Izedine de nationalité Tchadienne en qualité de Chef Comptable.
A l’issue de l’examens des deux dossiers par la Commission Nationale pour l’Admission à l’Emploi de la Main-d’auvre étrangère au Gabon, en sa séance du 15 décembre, lesdites demandes avaient été rejetées pour motif d »’impératif de gabonisation » [des postes candidatés ndlr].
En effet, tout comme en France avec la taxe OFII qui vise à dissuader les employeurs voulant recruter une main d’œuvre étrangère, ou encore l’interdiction faite à des travailleurs non français d’exercer certains métiers, le Gabon, pour réguler et limiter l’emploi abusif et illégal d’expatriés sur son sol, a décidé, il y a quelques années déjà, de la gabonisation des postes dont le profil peut être pourvu sur place. C’est le cas par exemple du poste de comptable dont il est question ici.
D’ailleurs, la Direction générale du Travail (DGTMOE) a invité l’entreprise à rentrer en liaison avec l’Office National de l’Emploi (ONE), »aux fins de pourvoir ces postes par des travailleurs de nationalité gabonaise » écrit il non sans lui enjoindre »d’assurer le rapatriement » dans leurs pays d’origine des travailleurs expatriés dont le séjour professionnel est arrivé à expiration au Gabon, ainsi que de leurs familles s’il y a lieu.
Ceci, en s’assurant que ces anciens collaborateurs ont pleinement jouit de tous leurs droits et indemnités de rupture de travail échu prévus en cas de licenciement.
Malheureusement dix mois plus tard, la direction de Canal+ Gabon continue d’ignorer cette injonction dûment notifiée par les services d’État. Un véritable doigt d’honneur fait au ministère de l’Emploi pourtant seul habilité à octroyer les autorisations pour la main d’œuvre étrangère.
Les collaborateurs sus cités continuent donc, en toute illégalité, d’exercer alors même que le sésame qui les couvrait soit expirée depuis longtemps et alors même que la demande de renouvellement dudit document ait été rejetée.
Depuis dix mois, Canal plus Gabon s’entête dans le déni de l’autorité de l’État. C’est le constat qu’il convient de faire. La boîte française, sans rien craindre, continue de fouler aux pied les recommandations gouvernementales en matières d’emploi. Certains soupçonnent le Daf, expatrié lui également, d’être derrière ces recrutements illégaux.
L’attitude désinvolte de Canal plus Gabon vis-à-vis du code du travail gabonais, emmène plus d’un observateur à se demander si le cas de ces deux frères Africains n’est juste pas l’arbre qui cache la forêt dans cette boîte.