Paris, le 21 août 2023, à quelques jours des élections générales gabonaises, Tournons La Page publie un nouveau rapport intitulé « L’espace civique en République gabonaise : le paravent d’un arbitraire », fruit d’un travail de collaboration entre le secrétariat international de Tournons La Page (TLP) et la coalition Tournons La Page au Gabon (TLP-Gabon).
Quel bilan tirer du deuxième mandat du président Ali Bongo Ondimba ? Grâce à ses membres, TLP-Gabon a recueilli des informations, témoignages, entretiens, déclarations et images sur les violations des droits humains survenues dans le pays depuis la présidentielle de 2016.
Le rapport analyse les textes juridiques nationaux et internationaux applicables en matière de droits humains et met en lumière les dispositions liberticides actuellement en vigueur au Gabon, qui vont à l’encontre des obligations que le pays a prises en ratifiant des traités internationaux. Il dresse ensuite un état des lieux des différents types de violations commises (détentions arbitraires, interdictions de manifestation et de réunion, coupures d’internet…) afin de démontrer leur récurrence et la dynamique de rétrécissement de l’espace civique à l’œuvre au Gabon et qui s’est accélérée depuis 2016, date de la dernière élection présidentielle aux résultats largement contestés par l’opposition et l’opinion internationale. Cette situation s’est accentuée en 2020 avec l’activation du régime de l’état d’urgence décrété pendant la crise du Covid-19, finalement levé le 14 mars 2022. Depuis l’élection présidentielle de 2016, on a pu dénombrer au moins 864 arrestations, 12 manifestations interdites ou réprimées, 13 journaux suspendus et 34 jours de coupure internet.
Les membres de Tournons La Page Gabon invitent l’État au respect de la Constitution et de l’ensemble des dispositions juridiques prises en matière de libertés et droits fondamentaux, à savoir : la liberté syndicale, le droit de grève, les libertés d’expression, d’information, de presse, de réunion et de manifestation, mais aussi la libération des personnes arbitrairement détenues ou arrêtées. Ils invitent les acteurs de la société civile à se conformer à la réglementation en vigueur et plaident en faveur d’une révision des dispositions législatives liberticides.