Depuis cinq jours, une dizaine d’anciens employés du SAMU Social Gabonais, représentant plus de 200 personnes licenciées, ont entamé une grève de la faim devant les locaux de la structure de santé à Libreville. Cette manifestation constitue le dernier recours pacifique, après avoir suivi toutes les démarches pacifiques et légales pour sortir de leur situation difficile. C’est donc couchés sur des nattes que la dizaine de manifestants, représentant un personnel de plus de 200 personnes licenciées sans salaires, réclament le paiement de six années de salaires impayés, malgré une décision de justice en leur faveur.
Anaïs, ex-téléconseillère au SAMU Social, exprime leur détresse : « Ça fait six ans que nous réclamons nos dues. Nous sommes passés par la justice et nous avons gagné le procès contre le SAMU social. Malheureusement, on nous fait toujours tourner en rond. Nous sommes fatigués. Nous demandons simplement à recevoir ce qui nous est dû. »
Certains des grévistes, qui occupaient des postes de responsabilité, dénoncent des suspensions et licenciements abusifs.Car les motifs de leur éviction ne leur ont jamais été notifiés et sans paiement de leurs droits, ni même remise de documents certifiant leur profession au sein de la structure. Faustine, ancienne responsable du centre d’hébergement, témoigne : « J’ai été responsable du centre d’hébergement pendant un bon nombre d’années. Et puis un beau matin, on me suspend, on me demande de faire une lettre d’explication. J’ai fait la lettre d’explication jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais eu de suite. Je n’ai jamais compris pourquoi est-ce que j’ai été suspendue. J’ai fait six ans et demi au SAMU Social. Et je pars de là, on ne me paye pas les droits. Je réclame même mon papier, mon attribut, mon attestation de travail, on ne veut pas me le donner. On ne me paye même pas le droit. Donc aujourd’hui, je suis là parce que je réclame ce qui me revient de droit. Je réclame ce qui me revient de droit. »
Les grévistes, pères et mères de famille, sont contraints de dormir à la belle étoile devant le siège de leur ancien employeur. Steeve, un ex-agent, lance un appel au président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema : « Nous sommes là pour réclamer ce qui nous revient de droit. Nous sommes des pères et mères de famille, comme vous. Nous avons besoin de retrouver nos familles. Nous sommes fatigués de dormir à la belle étoile. »
Cette situation déplorable dans laquelle se trouvent ces anciens agents du SAMU social serait dû à l’absence de volonté des autorités de cet établissement de santé, notamment celle du coordinateur Général Dr Wenceslas YABA, de régler les rémunérations impayées à leurs anciens salariés. Le Coordinateur Général du SAMU Social Gabonais, Dr Wenceslas YABA, est accusé par les grévistes de retenir leurs salaires et de se murer dans un silence méprisant.
Le SAMU social, qui aurait pour mission d’apporter de l’aide et du réconfort aux populations gabonaises, apparaît désormais comme un bourreau sans coeur de plusieurs familles dont les membres ont contribué à son développement et à sa notoriété. En effet, en privant pendant six années plus de 200 agents de leurs salaires et droits de licenciement, ce sont 200 pères et mères de familles que le Coordinateur Général du SAMU Social Gabonais jette dans la précarité. Ce dernier se mure dans un silence méprisant envers ses anciens collaborateurs, les accusant faussement sur les réseaux de vandalisme.
Orcel Vianney MICKOTO, responsable du collectif des ex-agents, menace de durcir le mouvement en fermant la structure à durée indéterminée.
« Ce rassemblement ne date pas de ce matin, ce rassemblement date depuis quasiment le week-end (…). On est arrivé de manière pacifique. Et déjà, tout ce que nous faisons, c’est de manière pacifique. On n’empêche pas à nos collègues ou anciens collègues de vaquer à leurs occupations ou encore des patients qui viennent se faire traiter, de pouvoir aller se faire traiter. Contrairement à ce que le coordinateur général nous a raconté dans les réseaux sociaux, que nous sommes là pour empêcher à ces femmes et mères de famille qui viennent pour demander à se faire soigner, de se faire soigner gracieusement…La seconde étape, c’est la fermeture complète de l’entrée principale de la structure. Et demander à ces pères et mères de famille que nous regrettons énormément, mais c’est avec amertume et regret qu’ils seront dans l’obligation de rester chez eux, parce que nous allons procéder à la fermeture et les soins seront interrompus jusqu’à nouvel ordre, jusqu’à ce que satisfaction totale de ce qu’ils reviennent de droit soit effectuée. C’est quasiment… Triste parce que depuis que nous menons ce combat, on a toujours fait preuve de responsabilité. Et nous évitons de passer outre les directives de la justice de notre pays. On a toujours saisi les autorités, on a toujours saisi le coordinateur, histoire de chercher à dialoguer avec ce dernier. Mais malheureusement ce dernier nous laisse toujours ce silence »
Face à cette situation, les grévistes demandent l’intervention des autorités du CTRI pour mettre fin à cette injustice. Ils dénoncent également une possible malversation financière, l’État ayant déjà versé des fonds au directeur du SAMU pour régler les salaires impayés, sans que les employés n’en aient jamais vu la couleur. Ce qui pose un problème de détournement de fonds et nécessitent que les autorités compétentes du CTRI diligentent une enquête afin de comprendre les raisons d’existence de cette situation ternissent l’image du SAMU Social Gabonais et sanctionner durement les responsables.
Cette grève de la faim est le dernier recours pacifique des ex-agents du SAMU Social Gabonais, qui ont épuisé toutes les voies légales pour obtenir gain de cause. Ils espèrent que leur détermination et leur attitude digne et responsable toucheront les autorités et leur permettront enfin de retrouver leurs droits.