Hervé Patrick Opiangah, un citoyen gabonais, a porté plainte contre X avec constitution de partie civile pour des faits de concussion, fraude fiscale et infractions diverses à la gouvernance économique. Cette plainte fait suite à un protocole transactionnel signé par le régime actuel, condamnant l’État gabonais à payer 66 milliards de FCFA à la société WEBCOR ITP dans l’affaire de la construction du Grand Marché de Libreville. Cette décision intervient alors que la Cour d’Appel de Paris avait précédemment rendu une décision favorable au Gabon.
Dans un article publié le 29 mai dernier, intitulé « Gabon : Les dessous d’un scandale sous fond de Haute trahison envers l’État bientôt révélés », notre rédaction avait annoncé des révélations sur un scandale d’une extrême gravité impliquant des personnalités politiques du régime actuel.
L’affaire remonte à 2010, lorsque la Commune de Libreville et la société WEBCOR ITP avaient signé un contrat cadre pour la construction du nouveau marché de la capitale. Une convention portant avantages fiscaux et douaniers avait également été signée en 2012. Cependant, en 2015, l’État gabonais décide de suspendre les travaux de construction du Grand Marché de Libreville.
Suite à cette suspension, la société WEBCOR ITP décide d’attaquer le Gouvernement en justice pour non-respect des engagements contractuels. L’entreprise dépose une plainte contre l’État le 1er novembre 2015 au Tribunal arbitral de Paris, qui condamne le Gabon à payer 66 milliards de FCFA à WEBCOR ITP.
Cependant, le Gouvernement de l’ancien régime décide de faire appel et apporte des preuves de corruption. La Cour d’appel de Paris donne alors raison à l’État gabonais en annulant la décision qui le condamnait à payer les 66 milliards.
Malgré cette victoire judiciaire, le nouveau régime de la Transition, représenté par l’Agence Judiciaire de l’État et le 1er Président du Conseil d’État, signe un protocole transactionnel qui condamne le Gabon à payer les 66 milliards à WEBCOR ITP. Cette décision a été prise sans consulter le Gouvernement, le Ministère de l’Économie, ni celui du Budget et des Comptes Publics, et sans attendre la décision de la Cour de cassation.
Cette affaire soulève de nombreuses questions sur les pratiques antirépublicaines de certaines entités censées protéger l’État. Qui a donné mandat à l’Agence Judiciaire de l’État de clouer le Gabon et les Gabonais de la sorte ? Ces faits ne sont-ils pas constitutifs du crime de haute trahison ?
Alors que la justice gabonaise est souvent critiquée pour sa corruption et sa partialité, cette affaire offre l’occasion de rétablir sa réputation. Les coupables doivent être interpellés et condamnés, conformément aux dispositions de la Charte de la Transition et à l’engagement des militaires au pouvoir de restaurer les institutions et de protéger la patrie.