Ce lundi 22 juillet 2024 restera gravé dans les annales de la justice gabonaise. Le Conseil Supérieur de la Magistrature, siégeant en matière disciplinaire, a pris la décision exceptionnelle de traduire devant le conseil de discipline huit hauts magistrats pour des comportements répréhensibles contraires à l’éthique et à la déontologie de leur fonction, nous rapporte Dépêches 241.
Il est rare dans l’histoire du Gabon de voir des magistrats de haut rang être traduits en conseil de discipline. Les huit magistrats concernés sont Lynda Bongo Ondimba, Audrey Balkisso Bongo Ondimba, Rebecca Oboumadjogo, Serge Kombila, Pierre Aperano Essongue, Yvanh Okili, Meryle Tebangoye, et Abel Nguema Menie. Ces magistrats sont accusés d’avoir adopté des comportements inappropriés et contraires aux principes de leur profession.
Les accusations portées contre ces magistrats sont graves et variées. Lynda Bongo Ondimba, fille du feu Président Omar Bongo et sœur du Président déchu, s’est souvent illustrée par des comportements contraires à l’éthique. En tant que magistrate et Directrice des Affaires Sociales au Ministère de la Justice, elle est notamment critiquée pour sa propension à utiliser les réseaux sociaux pour discuter de dossiers sensibles impliquant des compatriotes et pour aborder des sujets jugés indécents pour une personne de sa position.
Cette décision du Conseil Supérieur de la Magistrature a suscité de nombreuses réactions au sein de la communauté judiciaire et au-delà. Elle est perçue comme un signe fort de la volonté des autorités de restaurer la probité et l’intégrité au sein de l’appareil judiciaire. Pour beaucoup, cette décision marque un tournant et un engagement ferme contre les dérives éthiques dans la magistrature gabonaise.
La traduction de ces magistrats en conseil de discipline s’inscrit dans un contexte de réformes et de volonté de transparence initiées par les autorités de transition. Cette démarche vise à renforcer la confiance des citoyens dans le système judiciaire gabonais, souvent critiqué pour son manque de rigueur et de transparence.
La décision du Conseil Supérieur de la Magistrature de traduire huit hauts magistrats en conseil de discipline est sans précédent et marque un moment important dans l’histoire de la justice gabonaise. En prenant cette mesure, les autorités montrent leur détermination à éradiquer les comportements déviants et à restaurer l’intégrité de la magistrature. Les prochaines étapes de cette procédure disciplinaire seront scrutées de près par l’ensemble de la société gabonaise, qui espère voir des résultats
concrets et justes.
