Le 2 août 2013, le Congo perdait à 52 ans de suite d’un empoisonnement l’une de ses figures emblématiques de la musique chrétienne, Alain Moloto. Onze ans plus tard, son héritage musical et spirituel continue de résonner dans le cœur de nombreux fidèles et amateurs de musique à travers le monde. Né à Kisangani le 27 juillet 1961, Alain Moloto, troisième d’une famille de quinze enfants, a marqué son époque non seulement par son talent musical, mais aussi par sa vision profonde de l’adoration et du ministère chrétien.
Issu d’une famille modeste, avec un père militaire, Moloto a grandi entre Kisangani et Lubumbashi avant de rejoindre Kinshasa pour poursuivre ses études supérieures à l’Institut Supérieur de Commerce (ISC) en 1983. C’est dans ce contexte qu’il s’initie au théâtre universitaire, un cadre où il commence à composer des chansons françaises pour accompagner les pièces de théâtre. Rapidement, ses compositions captivent l’audience au-delà du cercle théâtral, révélant le potentiel artistique d’Alain Moloto.
Cependant, ce n’est qu’après avoir donné sa vie à Jésus-Christ qu’Alain Moloto trouve véritablement sa voie. Sa conversion marque un tournant décisif dans sa carrière musicale, transformant sa musique en un véritable canal d’expression de sa foi profonde.
Alain Moloto n’était pas seulement un musicien ; il était un adorateur, un serviteur, et un leader spirituel. Après son engagement avec Christ, il se lance dans une carrière musicale solo, tout en travaillant comme chroniqueur musical à la radio chrétienne Sango Malamu. C’est là qu’il concevra l’une de ses plus grandes œuvres : la fondation du groupe GAEL (Groupe Adorons l’Éternel). Sous sa direction, GAEL deviendra un des groupes les plus influents de la musique chrétienne en RDC et au-delà.
Son premier groupe, « La Main de l’Éternel », marque ses débuts dans la scène musicale chrétienne, mais c’est avec son premier album « Kotika Ngayi Te », bien que peu connu, et surtout « Jésus le Prince Glorieux », qu’il se fait connaître du grand public. Alain Moloto n’a pas seulement chanté pour plaire aux oreilles, mais pour toucher les cœurs. Ses paroles, souvent empreintes de profondes réflexions spirituelles, appelaient à la conversion, à l’adoration et à une vie consacrée à Dieu.
Pionnier du genre slam dans la musique chrétienne en RDC, Moloto a démontré sa maîtrise des mots et des rythmes dans son album « Les Fruits de mes Lèvres ». Il a également su utiliser sa voix barytonnante pour véhiculer des messages de foi, comme dans le chant « Fidèle Ami » où ses influences musicales européennes se font entendre.
Aujourd’hui, onze ans après sa disparition, Alain Moloto reste une figure incontournable de la musique chrétienne congolaise. Son groupe, GAEL, continue de perpétuer sa vision, et ses chansons demeurent une source d’inspiration pour de nombreuses générations. Son style unique, son dévouement à l’Évangile et sa capacité à marier tradition et modernité dans la musique chrétienne font de lui un véritable pionnier.
Alain Moloto a laissé derrière lui un modèle d’intégrité, de foi et de persévérance. Son œuvre musicale est un témoignage vivant de sa passion pour Dieu et de son désir de voir les âmes transformées par l’adoration. Sa vie et son ministère continuent de parler, rappelant à chacun que la véritable adoration ne réside pas seulement dans la musique, mais dans une vie consacrée à Dieu.
En cette journée du 2 août 2024, nous nous souvenons de l’homme, de l’artiste, et du visionnaire qu’était Alain Moloto. Que son héritage continue d’inspirer et d’encourager tous ceux qui, comme lui, cherchent à glorifier Dieu à travers l’art et la musique.