Gabon: Paulin Otogho Accuse Gervais Oniane d’Usurpation de Parti

Le samedi 10 août, la scène politique gabonaise a été secouée par une déclaration percutante de Paulin Otogho, président de l’Union Pour la République (UPR). Lors d’une conférence de presse tenue à Libreville, Otogho a accusé Gervais Oniane, conseiller actuel du président de la transition, d’usurpation politique, affirmant que ce dernier et ses partisans opèrent illégalement sous le nom et le sigle de son parti.

Paulin Otogho ne s’est pas retenu dans ses accusations. Il a dénoncé Oniane et son groupe pour avoir délibérément copié la dénomination et les signes distinctifs de l’Union Pour la République, un parti officiellement créé le 22 août 2021 et légalement reconnu par le ministère de l’Intérieur. En revanche, selon Otogho, l’UPR fondée par Oniane le 18 septembre 2021 n’aurait jamais obtenu de documents officiels attestant de sa légitimité.

« Gervais Oniane et ses compagnons ont plagié le nom et le sigle de notre parti. Ce sont des usurpateurs politiques sans papiers, puisqu’ils n’ont aucune reconnaissance légale du ministère de l’Intérieur », a-t-il déclaré lors de la conférence, exhibant le récépissé officiel de son parti. Il a rappelé l’existence de l’article 8 de la loi gabonaise sur les partis politiques, qui interdit toute duplication de nom ou de signe distinctif par une nouvelle formation politique.

Malgré les multiples avertissements lancés par Otogho, Gervais Oniane n’aurait apporté aucun correctif à cette situation. Selon Otogho, Oniane profiterait de ses liens supposés privilégiés avec les nouvelles autorités pour maintenir son parti dans l’illégalité. Il accuse même Oniane de bénéficier d’avantages indus, censés revenir au véritable UPR dirigé par Otogho.

Paulin Otogho a également exprimé son soutien au président de la Transition pour ses efforts de restauration du Gabon, mais a exhorté le ministère de l’Intérieur à intervenir rapidement pour résoudre ce conflit. Il appelle les autorités à invalider ce qu’il qualifie de « plagiat manifeste », avertissant que ne pas agir compromettrait les principes de justice et d’équité au cœur du gouvernement de Transition.

 

Cette affaire expose une problématique préoccupante au sein de la politique gabonaise : la prolifération de partis politiques opérant sans les documents légaux nécessaires, usurpant noms et identités, et défiant ouvertement les lois en vigueur. Le cas de l’UPR de l’Arena de Ibouanga mettent en lumière les failles dans la régulation des partis et pose la question de la responsabilité des autorités dans la préservation de l’intégrité du paysage politique.

Le ministère de l’Intérieur est maintenant sous pression pour trancher dans ce différend et pour clarifier la situation, en veillant à ce que la loi soit respectée et que les partis illégitimes soient rapidement invalidés. Cette affaire pourrait bien devenir un test majeur pour la gestion de la transition politique en cours au Gabon.

Franck Charly Mandoukou

Directeur de la publication, Journaliste libre et indépendant. Gabon infos,Toute l'information du Gabon. Les dernières actus, la politique, l'économie, la société, la culture, la justice, les faits divers...