La tournée républicaine du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a mis en lumière l’engagement des membres du gouvernement dans leurs différents départements respectifs. Tandis que la plupart d’entre eux s’acquittaient de leur devoir en visitant des écoles, des centres médicaux, et d’autres infrastructures essentielles, la ministre de la Communication et des Médias, Laurence Ndong, s’est distinguée par une approche quelque peu inattendue.
En effet, au lieu de s’intéresser aux stations provinciales de radio et de télévision sous sa responsabilité, la ministre Ndong a choisi de se concentrer sur la réhabilitation d’églises à Kango, capitale départementale du Como Kango. Bien que cette initiative soit louable pour la stabilité sociale et la promotion de la paix, elle a suscité des interrogations quant à ses priorités en tant que chef du département de la Communication et des Médias.
Le gouvernement avait, il y a quelque temps, fourni du matériel pour l’extension de la couverture en radio et télévision dans les chefs-lieux de provinces. Toutefois, ce matériel a été partiellement installé, avec une attention particulière portée à l’apparence extérieure des stations, qui ont reçu une nouvelle couche de peinture. Cependant, cette amélioration superficielle masque des réalités bien plus préoccupantes.
À l’intérieur des stations provinciales, les conditions de travail restent désastreuses. Les équipements didactiques sont insuffisants, avec un manque criant d’ordinateurs, de tables de mixage modernes, et d’autres matériels indispensables pour assurer une couverture médiatique de qualité. Pire encore, le matériel existant est exposé aux intempéries, en l’absence de dispositifs de protection tels que des paratonnerres. L’intérieur des bâtiments n’a pas été réhabilité, et les stations manquent cruellement de moyens de locomotion pour les journalistes et le personnel technique, rendant leur travail quotidien particulièrement ardu.
Le manque de soutien logistique pour les directeurs provinciaux, qui peinent à se déplacer faute de moyens, témoigne également d’une gestion inadéquate de la part du ministère. Ces dysfonctionnements soulèvent des questions sur l’engagement réel de Laurence Ndong envers ses agents et les infrastructures sous sa responsabilité.
Au lieu de tirer parti de sa présence dans les différentes provinces pour évaluer les conditions de vie et de travail de ses agents, la ministre a préféré suivre le président dans tous les départements, négligeant ainsi une opportunité précieuse pour s’imprégner des réalités du terrain. Ce choix pourrait être interprété comme un manque de vision pour améliorer la situation des stations provinciales, qui ne bénéficient pas non plus de la Régie Autonome des Communications (RAC).
La situation actuelle des stations provinciales appelle à une réflexion sérieuse sur les priorités du ministère de la Communication et des Médias. Il est plus qu’important que des mesures concrètes soient prises pour renforcer ces structures, afin qu’elles puissent jouer pleinement leur rôle dans la diffusion d’informations à travers tout le pays. Les citoyens gabonais, en particulier ceux vivant en dehors de la capitale, méritent un service médiatique de qualité, capable de relayer efficacement les initiatives gouvernementales et de promouvoir la cohésion nationale.