Le vendredi 23 août 2024, un scandale d’exploitation forestière illégale a éclaté au grand jour dans le département de l’Ogooué et Lacs, impliquant un haut responsable de la Délégation Spéciale en charge du Conseil Départemental. Sieur N.A., figure centrale de ce réseau frauduleux, est accusé d’avoir orchestré des activités illégales aux abords du lac Oguemoué, mettant en lumière un système bien rôdé de contournement des lois forestières gabonaises.
L’affaire a été dévoilée à la suite d’une mission conjointe menée par l’administration des Eaux et Forêts, la Police judiciaire de Lambaréné, et l’ONG Conservation Justice. Les investigations menées de juin à juillet 2024 ont révélé des violations massives du Code forestier, notamment l’exploitation de bois sans autorisation, l’utilisation de prête-noms pour obtenir des permis, et l’industrialisation d’une activité censée être artisanale.
Au cours de cette opération, les enquêteurs ont découvert une infrastructure impressionnante, avec des équipements lourds et un volume de bois exploité bien au-delà des quotas légaux. Ces découvertes sont la preuve accablante d’une exploitation forestière à grande échelle menée par Sieur N.A., avec la complicité active de sa propre famille. Son fils et sa fille ont ainsi été mis en cause pour avoir utilisé leurs noms dans des transactions illégales, facilitant ainsi l’exploitation frauduleuse des ressources forestières.
Cette affaire a suscité une vive indignation parmi les communautés locales, notamment celles regroupées au sein de l’Association des Communautés du Lac Oguemoué (ACLO), qui ont été les premières à alerter les autorités. Soutenues par Conservation Justice, ces communautés se battent pour que justice soit rendue et que leurs droits sur les terres et les ressources naturelles soient respectés.
Le Président de l’ACLO, Sieur Patrick Bengone, a exprimé la frustration et la colère des habitants de la région, soulignant que ces pratiques illégales mettent en péril non seulement l’écosystème local, mais aussi l’avenir des générations futures. De son côté, le Directeur Exécutif de Conservation Justice, Sieur Luc Mathot, a salué la détermination des communautés locales à défendre leur environnement contre les prédateurs économiques.
Alors que le dossier est désormais entre les mains de la justice, les attentes sont grandes. Le tribunal de Lambaréné est attendu pour rendre un verdict qui, espérons-le, servira d’exemple et découragera de futures violations des lois sur l’exploitation forestière. Cette affaire rappelle la nécessité d’une vigilance accrue et d’une coopération étroite entre les autorités et les communautés locales pour assurer une gestion durable et équitable des ressources naturelles du Gabon.
En dépit de l’incitation des autorités de la Transition à encourager l’implication des Gabonais dans le secteur forestier, cette participation doit impérativement respecter les lois en vigueur et les droits des communautés locales. La justice a désormais la lourde tâche de rétablir l’ordre et de garantir que les ressources naturelles du pays soient protégées contre de telles exploitations illégales.