Geoffroy Foumboula Libeka, 4ème vice-président de l’Assemblée nationale transitoire, a récemment fait une déclaration saisissante, dénonçant les dérives qui minent la transition en cours au Gabon. Son discours, empreint de vérité et d’indignation, a mis en lumière les pratiques douteuses qui risquent de replonger le pays dans les mêmes erreurs que par le passé.
Nommé pour représenter la société civile au parlement, Foumboula Libeka a tenu à rappeler les valeurs et les principes qui guident son engagement. Il a affirmé qu’il n’a jamais été tenté par les compromissions faciles, refusant de vendre son intégrité pour obtenir un poste. « Je n’ai jamais été affamé, jamais opportuniste, jamais kounabéliste », a-t-il insisté, dénonçant ceux qui trahissent les idéaux qu’ils sont censés défendre pour des avantages personnels.
Dans sa critique, il a pointé du doigt la forte présence des politiques issus du régime déchu au sein des organes de la transition. Selon lui, ces individus, qui ont longtemps manœuvré dans l’ombre sous le règne d’Ali Bongo, continuent d’influencer négativement les décisions actuelles. Foumboula Libeka a souligné que ces responsables se dédouanent en faisant d’Ali Bongo le bouc émissaire de tous les maux du pays, tout en refusant d’assumer leurs propres responsabilités. Il a averti que si ces erreurs persistent, elles pourraient de nouveau plonger le Gabon dans le chaos.
Foumboula Libeka a également dénoncé les irrégularités entourant la campagne pour le référendum, soulignant que la loi est claire : aucune propagande électorale ne peut être menée sans un arrêté officiel du Ministre de l’Intérieur. Cependant, certains membres du gouvernement et du parlement ont ignoré cette exigence, menant campagne sans fondement juridique et piétinant ainsi les règles en vigueur. Il a appelé à un retour à l’intégrité et à la rigueur dans l’application des lois, avertissant que sans cela, la transition ne sera qu’une nouvelle opportunité pour certains de s’enrichir aux dépens des institutions du pays.
Geoffroy Foumboula Libeka dénonce l’affichage de messages allant dans le sens d’inviter la population à voter “Oui” ou “Non” lors du Référendum avant même la date officielle de la campagne, ce qui constitue une violation du code électoral. En effet, selon lui, la nouvelle disposition électorale gabonaise stipule en son article 69 qu’en ce qui est de la propagande, exceptés le quatorzième jour précédant le scrutin pour l’élection du président de la République, le dixième jour précédant le scrutin pour l’élection référendaire, le troisième jour qui précède le scrutin pour les élections des sénateurs, et la veille du scrutin à minuit, la campagne électorale est close. Nul ne peut donc faire campagne en dehors de ces périodes.
Pour le parlementaire de la transition, ces pratiques sont répréhensibles et il appartient au ministre de l’Intérieur et de la Sécurité de prendre ses responsabilités. Et d’interpeller Hermann Immongaut : « J’attends du ministre de l’Intérieur qu’il nous présente l’arrêté et le décret qui convoquent la population au référendum et qui lancent les opérations électorales de campagne liées au référendum. Le référendum est une élection où il y aura des camps, certains pour le Oui, d’autres pour le Non, d’autres pour l’abstention. Et chaque camp doit disposer des mêmes moyens à proportion égale en matière de panneaux d’affichage. Voilà un camp qui milite pour le Oui, qui anticipe sa campagne, donc qui gagne une longueur d’avance par rapport à ceux qui vont dire non et ceux qui vont s’abstenir », a-t-il déclaré.
Geoffroy Foumboula Libeka a lancé un appel à l’action, exhortant ses collègues à soutenir sincèrement le Président de la transition, qu’il décrit comme un homme animé par une véritable volonté de transformer le Gabon. Cependant, il a insisté sur le fait que cet accompagnement doit se faire dans le respect des valeurs et des principes, et non en reproduisant les pratiques du passé. « Cela doit cesser », a-t-il martelé, se déclarant prêt à quitter ses fonctions si nécessaire pour rester fidèle à ses convictions. Son message est clair : le Gabon doit définitivement tourner la page sur ses vieux démons pour construire un avenir meilleur.
La déclaration de Geoffroy Foumboula Libeka est un appel vibrant à la responsabilité et à l’intégrité. En dénonçant les dérives de la transition et en appelant à un retour aux valeurs fondamentales, il rappelle à tous les acteurs politiques l’importance de travailler ensemble pour un Gabon plus juste et plus prospère. Son engagement et sa détermination sont un exemple pour tous ceux qui aspirent à un avenir meilleur pour le pays.