Deux trafiquants arrêtés à Port-Gentil pour tentative de vente d’un bébé chimpanzé

Port-Gentil, le 26 septembre 2024 — Une opération conjointe entre la Direction Provinciale des Eaux et Forêts de l’Ogooué-Maritime, la Direction générale de recherche (DGR), et l’ONG Conservation Justice a permis d’interpeller deux individus pour tentative de vente illégale d’un bébé chimpanzé. Cette arrestation met en lumière les dangers persistants du trafic d’animaux sauvages, un fléau qui menace les espèces protégées au Gabon.

Les deux trafiquants présumés, identifiés comme N.G et M.R, ont été pris en flagrant délit le 20 septembre à Port-Gentil alors qu’ils s’apprêtaient à vendre un bébé chimpanzé, transporté dans un carton. Selon les informations recueillies, N.G, l’organisateur de la vente, a admis être sur place pour conclure la transaction, ignorant, selon ses dires, que la vente, la détention et le transport d’espèces protégées sont interdits par la loi gabonaise.

**Une arrestation révélatrice d’un trafic d’animaux sauvages**

Lors de son interpellation, N.G a indiqué qu’il avait acheté le bébé primate à un certain M.I.V, tandis que M.R, la seconde personne arrêtée, aurait seulement accompagné N.G sur les lieux de la transaction. Selon la législation en vigueur, les deux trafiquants risquent jusqu’à six mois d’emprisonnement et une amende pouvant aller de 100 000 à 10 millions de francs CFA pour la détention et la tentative de vente d’une espèce intégralement protégée.

Les chimpanzés, comme d’autres grands singes, sont classés parmi les espèces intégralement protégées au Gabon. La loi interdit strictement leur capture, leur détention et leur commerce. Ces espèces sont non seulement en danger, mais leur trafic présente également de graves risques sanitaires.

**Un danger pour la santé publique**

Au-delà des enjeux de conservation, ce type de trafic expose la population à des risques sanitaires graves. Les primates sont connus pour être porteurs de zoonoses, des maladies transmissibles à l’homme, telles que la variole du singe, la tuberculose ou encore le virus Ebola. La proximité biologique entre l’humain et le chimpanzé augmente le risque de transmission de ces maladies, parfois mortelles.

L’ONG Conservation Justice a rappelé que la détention de primates sauvages, notamment lorsqu’ils atteignent l’âge adulte, peut également entraîner des agressions. Des cas de morsures violentes ont été rapportés, rendant la cohabitation avec ces animaux d’autant plus dangereuse pour les individus mal informés.

**La lutte continue contre le trafic d’espèces protégées**

Le Gabon, riche de sa biodiversité, reste une cible pour les trafiquants d’espèces sauvages. Cette arrestation à Port-Gentil montre la détermination des autorités gabonaises et de leurs partenaires, tels que **Conservation Justice**, à combattre ce fléau. Cependant, la sensibilisation du public et l’application rigoureuse des lois sont indispensables pour endiguer cette menace pesant sur les espèces intégralement protégées.

Les autorités encouragent la population à signaler tout acte de braconnage ou de trafic d’animaux sauvages, afin de contribuer à la protection de la faune gabonaise et à la préservation des écosystèmes du pays.