Accident Mortel à Otouma : Trois Ouvriers Périssent dans le Renversement d’un Camion d’une Société Forestière

Un tragique accident de la route s’est produit dimanche dernier près du village Otouma, dans le département de l’Abanga-Bigné (Centre-est du Gabon), entraînant la mort de trois ouvriers de la société forestière chinoise « SBO ». 

Selon les premières informations recueillies par l’agence gabonaise de presse (AGP) auprès des autorités locales, le drame a eu lieu sur un pont en bois reliant le site d’exploitation forestière à la localité d’Otouma, à environ 15 kilomètres de Ndjolé.

D’après une source judiciaire jointe par l’AGP, le véhicule accidenté, un camion de transport appartenant à l’entreprise forestière, aurait perdu le contrôle au moment de franchir le pont, basculant dans la rivière en contrebas. Le choc a été d’une telle violence que deux des victimes sont décédées sur le coup, tandis qu’une troisième, gravement blessée, a succombé à ses blessures après avoir été transportée d’urgence à l’hôpital de Lambaréné.

Le camion, chargé de ramener les ouvriers à leurs domiciles après une longue journée de travail sur le site d’exploitation, aurait présenté une défaillance au niveau des freins, causant ainsi la perte de contrôle du véhicule au moment de traverser le pont en bois. « Il semble que c’est une défaillance mécanique qui serait à l’origine de ce nouveau drame. Les freins auraient lâché. Et selon des témoignages, ce camion circulerait depuis longtemps avec un problème des freins », a indiqué la source judiciaire.

Le véhicule, en provenance du site d’exploitation forestière, s’est retourné, se retrouvant avec les six roues en l’air, immergé sous la rivière qui traverse le pont. Les passagers, qui n’ont eu aucune chance de s’extraire à temps, ont été pris au piège de la cabine de l’engin.

Le chauffeur du camion a été interpellé par la brigade de gendarmerie de la Setrag, avant d’être placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de l’accident et établir les responsabilités. Les autorités locales ont déjà commencé à interroger les témoins, dont d’autres employés de la société forestière, pour recueillir des informations sur l’état du camion avant l’accident.

« Nous avons besoin de savoir si l’état défectueux du camion était connu des responsables de la société et pourquoi il a continué de circuler malgré les risques évidents pour la sécurité des passagers et des autres usagers de la route », a déclaré un enquêteur.
La sécurité des infrastructures routières, notamment des ponts utilisés par les poids lourds, est également pointée du doigt. Certains habitants de la région ont dénoncé l’état de délabrement de plusieurs ponts empruntés quotidiennement par les camions de transport de bois, posant un risque constant d’accidents graves.

Les trois victimes, identifiées comme des ouvriers gabonais employés par la SBO, se trouvaient à bord du camion pour regagner leurs habitations respectives après leur journée de travail. Le trajet Ndjolé centre-site d’exploitation forestière, d’une longueur d’environ 40 kilomètres, est régulièrement effectué par les employés de l’entreprise, souvent à bord de ces camions de transport. La société SBO, présente dans la région depuis plusieurs années, fait face à une colère croissante des familles des victimes et des habitants, qui dénoncent le manque de mesures de sécurité pour le transport des ouvriers.

Des témoignages recueillis sur place indiquent que le véhicule accidenté était déjà signalé pour des problèmes de freins avant ce tragique accident. « Cela fait plusieurs mois que nous savions que ce camion avait un souci mécanique. C’est dommage qu’il ait fallu attendre une catastrophe pour que quelque chose soit fait », a confié un employé de la société forestière sous couvert d’anonymat.

Cet accident vient rappeler la nécessité de renforcer les contrôles techniques des véhicules empruntant les routes des zones d’exploitation forestière, où les conditions de circulation sont souvent difficiles. Les autorités locales et la société SBO sont appelées à réagir rapidement pour éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise à l’avenir.

Suite à cet événement, la société SBO a présenté ses condoléances aux familles des victimes et a annoncé l’ouverture d’une enquête interne. Les responsables de la société ont promis de revoir les normes de sécurité pour le transport des employés et d’effectuer un contrôle rigoureux de leur flotte de véhicules.

De leur côté, les autorités locales envisagent d’instaurer des mesures plus strictes pour assurer la sécurité des infrastructures routières dans les zones d’exploitation forestière. Des sanctions pourraient également être prises contre la société SBO si des manquements graves sont constatés, dans le but de prévenir d’autres accidents.

Le drame d’Otouma, qui a endeuillé la communauté, suscite aujourd’hui un vif débat sur la sécurité au travail et la responsabilité des entreprises dans le transport de leurs employés.