Alors que le Mali traverse une période de turbulences politiques, la question de l’avenir de Maroc Telecom dans le pays devient de plus en plus pressante. Avec plus de 8,5 millions de clients au troisième trimestre 2024, le Mali représente le troisième marché le plus important pour l’opérateur marocain en Afrique subsaharienne. Cependant, le recentralisation du pouvoir par la junte au pouvoir soulève des interrogations sur la viabilité des investissements étrangers dans le secteur des télécommunications.
La junte, au pouvoir depuis 2021, a récemment intensifié ses efforts pour nationaliser des secteurs stratégiques, y compris les télécommunications. Le renouvellement de la licence de téléphonie mobile et l’acquisition de 56 % de participations dans le capital de l’opérateur historique local constituent des mesures qui pourraient changer la dynamique du marché.
Les autorités maliennes justifient ces décisions par le besoin de protéger les intérêts nationaux et de garantir un meilleur service aux consommateurs. Toutefois, cette tendance à la nationalisation suscite des inquiétudes parmi les investisseurs étrangers, y compris Maroc Telecom, qui a injecté des millions dans le développement de ses infrastructures au Mali.
En réponse à cette situation, Maroc Telecom pourrait être contraint de réévaluer sa stratégie. La direction de l’entreprise doit peser le risque de maintenir ses investissements dans un climat politique instable face aux efforts de la junte pour prendre le contrôle des entreprises clés. La question se pose : Maroc Telecom sera-t-il prêt à poursuivre ses activités au Mali malgré ces défis, ou envisage-t-il de réduire son empreinte dans le pays ?
Des experts du secteur estiment que le maintien de Maroc Telecom dépendra en grande partie de l’évolution de la situation politique au Mali et de la volonté des autorités de garantir un cadre d’investissement stable et attrayant. Pour l’instant, l’opérateur marocain continue d’afficher une solide base de clients et d’engagement envers le marché, mais les signaux récents indiquent qu’il pourrait être prudent de préparer un plan de contingence.
Alors que le Mali semble naviguer vers une ère de nationalisation, l’avenir de Maroc Telecom et de ses millions de clients reste incertain. La communauté internationale et les observateurs du secteur suivront de près l’évolution de cette situation, qui pourrait avoir des répercussions significatives sur le paysage des télécommunications en Afrique de l’Ouest.