Ce samedi 02 novembre 2024 à Libreville, Maître Lubin Ntoutoume, avocat et membre du comité constitutionnel, a convié les fils et filles de Medouneu, chef-lieu du Haut-Komo, à une rencontre citoyenne. L’objectif de cette réunion était d’apporter des éclaircissements sur les articles du projet constitutionnel qui sera soumis au référendum du 16 novembre 2024.
Maître Lubin Ntoutoume a présenté les dispositions juridiques du nouveau projet constitutionnel, mettant en lumière les avantages pour les ressortissants de Medouneu. Il a souligné l’importance de comprendre les articles clés de la nouvelle constitution, notamment l’article 43, qui a suscité de nombreuses discussions et controverses.
Les Conditions de Candidature à la Présidence
L’article 43, initialement l’article 53, stipule que le candidat à la présidence doit être né gabonais de père et de mère, eux-mêmes nés gabonais. Cette exigence a été contestée et finalement revisitée par le gouvernement et le Parlement. La nouvelle version de l’article permet désormais aux candidats d’être nés d’au moins un parent gabonais, à condition qu’ils n’aient pas d’autre nationalité.
« Il faut qu’ils soient résidents au Gabon au moins trois ans avant l’élection, » a expliqué Maître Ntoutoume. « On ne peut pas prétendre occuper la plus haute fonction du pays et ne pas connaître le Gabon, ne pas connaître le Gabon profond. »
Une autre condition importante est que le candidat doit parler au moins une langue nationale. « Ce sont des dispositions cumulatives. On ne peut pas les trier pour dire puisque je remplis la première condition, je peux être candidat. Il faut les remplir toutes pour être candidat, » a-t-il précisé.
La Limitation des Mandats du Régime Présidentiel Monocéphale
L’article 42, qui concerne le mandat présidentiel, est également fondamental. Il limite les mandats présidentiels à deux mandats de sept ans chacun, interdisant ainsi toute succession dynastique ou familiale. « Le descendant ou le conjoint du chef de l’État ne peut pas revenir à la succession. On ne veut plus de succession dynastique ou familiale, » a déclaré Maître Ntoutoume.
Le nouveau projet constitutionnel prévoit un régime présidentiel monocéphale, où l’exécutif est géré par le président de la République. Il n’y aura plus de Premier ministre, mais le président pourra nommer un vice-président de la République et un vice-président du gouvernement pour coordonner l’action gouvernementale.
Une Alternance au Pouvoir
L’article 42 permet désormais l’alternance au pouvoir, limitant les mandats présidentiels à deux mandats de sept ans chacun. « Le futur président du Gabon a le droit de faire un mandat de sept ans. S’il est réélu, ça veut dire que les gabonais peuvent lui accorder les suffrages pour sept ans. Et ça fait quatorze ans. Il ne peut même pas revenir tout de suite parce qu’il ne peut pas faire plus de mandat successif, » a expliqué Maître Ntoutoume.
Maître Lubin Ntoutoume a insisté sur l’importance de la sensibilisation des populations de Medouneu avant le vote. « Je leur ai dit qu’ils ont la chance, que je suis membre du comité constitutionnel, donc la constituante qui a écrit cette constitution, moi j’en fais partie. Donc j’avais et la lettre et l’esprit du texte pour leur expliquer, pour qu’ils aient des éléments de langage à proposer pendant la campagne, » a-t-il déclaré.
Un Travail Républicain
Maître Ntoutoume a conclu en soulignant l’importance de ce travail républicain. « Je vous ai expliqué que vous avez suivi plusieurs dispositions pour qu’ils comprennent que ce n’était pas un petit travail, c’était un travail républicain, » a-t-il affirmé.
Cette rencontre citoyenne a permis aux résidents de Medouneu de mieux comprendre les enjeux du prochain référendum et de se préparer à voter en connaissance de cause.