Le Syndicat national des magistrats (SYNAMAG), vent debout depuis que le 30 décembre 2024, Paul-Marie Gondjout, ci-devant ministre gabonais de la Justice, a, foulant au pied les textes, décidé de, son propre chef, infligé un blâme à Mme la juge d’instruction du 2ème cabinet des mineurs du Tribunal de première instance de Libreville.
Le mobile, la non-observation des lois régissant le fonctionnement de la Magistrature. Curieux pour ceux qui en sont à se demander qu’est-il alors venu faire dans ces céans, normal pour les autres qui doutaient de sa capacité à remplir ses fonctions de la manière dont cela devrait l’être. En tout état de cause, l’acte posé par le membre du gouvernement oblige les magistrats à réfléchir sur ses capacités à assurer l’harmonie entre la tutelle et le SYNAMAG. Ce d’autant plus qu’en prenant ses fonctions, la préoccupations, la première, devait être celle de s’imprégner des dispositions constitutionnelles et autres principes essentiels de droit portant statut des magistrats. Car, comment, à son niveau de « compétence », ne pas fourrer le nez, sans même que cela le lui soit conseillé, dans l’Article stipulant que le magistrat ne doit être l’objet d’aucune influence, incitation, pression, menace ou intervention directe ou indirecte, de la part de qui que ce soit ou pour quelque raison que ce soit. Argument renforcé, n’est-ce pas, par l’indépendance déclarée de la Justice ?
L’acte de Paul-Marie Gondjout est-il, au vu de tout ce qui précède, guidé par la mauvaise foi ou une méconnaissance des textes ? Pour qu’il soit allé, lui l’extravagant prêt à pécher par excès de zèle, jusqu’à méconnaître que la compétence d’infliger un blâme à un magistrat est reconnu au seul Conseil supérieur de la Magistrature ? Ce, au regard de l’ordonnance prévoyant les attributions, l’organisation, la composition et le fonctionnement du Conseil supérieur de la Magistrature.
À cette allure, n’est-on pas en droit de se poser la question de savoir si Paul-Marie Gondjout n’a pas là, jeter un pavé dans la marre. L’on attend toutefois le lundi 13 janvier 2025, date arrêtée pour la tenue de l’Assemblée générale extraordinaire du SYNAMAG, pour être fixé sur la suite que les magistrats donneront au feuilleton pour le moins rocambolesque !
