C’est sous les ors du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) que s’est jouée une nouvelle partition de l’amitié sino-gabonaise. À l’occasion d’une visite de courtoisie, l’Ambassadeur de Chine et Séraphin Moundounga, président du CESE, ont ravivé la flamme d’une relation vieille de plus d’un demi-siècle.

Le CESE n’est pas n’importe quelle institution au Gabon. Comme l’a rappelé son président avec une pointe de fierté, elle est née avant même l’indépendance du pays, en 1956. De Paul Ngondjout à Jean-Jacques Boukavel, l’institution a vu défiler les grandes figures de l’histoire gabonaise, traversant sans trembler les soubresauts politiques qui ont façonné le pays.
La récente transition politique, loin d’affaiblir cette institution historique, semble lui avoir donné un nouveau souffle. Le président Brice Clotaire Oligui Nguema a choisi non seulement de la maintenir, mais aussi d’élargir son champ d’action à la sphère culturelle. Un choix qui témoigne de sa pertinence dans le Gabon d’aujourd’hui.

Mais c’est surtout l’amitié sino-gabonaise qui était à l’honneur lors de cette rencontre. Une histoire qui remonte à 1974, quand Omar Bongo et Mao Zedong posaient les premières pierres d’une coopération qui ne s’est jamais démentie. Les traces de cette amitié sont visibles partout dans le pays : le majestueux Palais Léon Mba, la Maison Georges Rawiri qui abrite l’Assemblée nationale, le barrage de Grand Poubara qui alimente le pays en électricité, ou encore l’hôpital de l’Amitié Sino-Gabonaise qui soigne les Gabonais depuis des décennies.
L’avenir s’annonce tout aussi prometteur. Des projets ambitieux sont sur la table, comme cette ligne de chemin de fer qui doit relier Belinga à Mayoumba, accompagnée d’un port en eau profonde. Sans oublier le futur barrage de Booué, qui promet de donner un nouveau souffle à l’économie gabonaise.
La formation n’est pas en reste. Trois centres de formation professionnelle, fruits de la coopération avec le groupe Hapi, sont déjà sortis de terre à Nkok, Port-Gentil et Franceville. Un début prometteur, même si le projet initial en prévoyait onze.

« C’est pendant les transitions qu’on reconnaît les bons amis », a souligné Séraphin Moundounga. Une phrase qui résonne particulièrement alors que le Gabon traverse une période charnière de son histoire. L’Ambassadeur de Chine a d’ailleurs confirmé cette fidélité en évoquant de nouveaux projets, dont la construction d’un nouveau ministère des Affaires étrangères, « symbole renouvelé de notre amitié ».
Cette rencontre au CESE n’était peut-être qu’une visite de courtoisie, mais elle a montré que l’amitié sino-gabonaise, forgée il y a cinquante ans, reste solide comme le fer. Une relation qui promet encore de beaux chapitres à écrire dans l’histoire des deux pays.
