L’école gabonaise est malade !
C’est la substance des assises du symposium national, organisé par l’Union socialiste progressiste (USP), un parti politique de l’opposition, sous le thème la « Refondation de l’école gabonaise ».
A-P.D

Si venait qu’on demande à un nombre de gabonais de savoir s’il y a un lien entre l’école et la politique, la réponse serait naturellement ‘’Non’’. Mais tout en ignorant qu’au-delà des missions régaliennes des partis politiques qui consistent à représenter les intérêts des citoyens, établir le lien entre le peuple et le gouvernement, les partis politiques contribuent à former et à influencer l’opinion publique sur des questions importantes.
Ils sont avant tout, un laboratoire de la pensé. Il ne s’agit pas seulement d’attendre ou participer aux élections. En réalité, une formation politique doit réfléchir sur les maux qui minent la société dans laquelle se trouve celle-ci. Et en parlant de la formation, celle-ci passe par l’école et l’école c’est la base de l’avenir, sinon la vie d’un homme.
C’est dans ce cadre que l’Union socialiste progressiste (USP), un parti politique de l’opposition que dirige le Premier secrétaire Henri Mbira Nze, organise depuis hier, samedi 18 janvier 2025, le symposium national, sous le thème: la « Refondation de l’école gabonaise ». Les assises qui ont eu pour cadre le siège de ladite formation politique, situé à la deuxième cité d’Angondjé, (au nord de Libreville), ont enregistré la forte présence des acteurs de l’éducation nationale, élèves, enseignants et parents d’élèves.
Celles-ci ont été rehaussées par la présence de Fortuné Nguema Owone, directeur académique provincial de l’Estuaire (DAPE), représentant le ministre d’Etat, en charge de l’Education nationale Camélia Ntoutoume Leclercq empêchée. Selon toute vraisemblance, l’école gabonaise serait malade et qu’il est plus qu’urgent de trouver des solutions sinon, le remède pour sauver l’école gabonaise. D’où, l’organisation de ce symposium.
Dans l’exposé du conférencier, le Pr Dany Bekalé, maitre de conférences (Cames) en sociologie de l’éducation nationale a fait l’autopsie sur les causes d’échec de l’école gabonaise. Selon l’expert, la première cause serait l’insuffisance des infrastructures dans les grands centres urbains, le nombre limité des enseignants des matières scientifiques et le tau de redoublement qui serait de 30% dans les écoles primaires.
Non sans pourtant évoquer le manque de formation des formateurs, car la majorité des enseignants n’auraient de niveau acquis pour transmettre les compétences aux élèves qui constituent la relève de demain. Sans oublier le phénomène des placements sexuels et des violences en milieux scolaires. Pour le Pr Dany Bekalé, il serait temps pour sauver l’école gabonaise en modernisant les structures scolaires, mais surtout la formation des enseignants qui sont les premiers acteurs de ce mouvement d’apprentissage, de transmission de connaissance et de développement de compétence.
Toutefois, l’objectif recherché de ce symposium serait l’élaboration des politiques publiques en proposant des programmes et des solutions aux problèmes qui confondent le système éducatif au Gabon et de soumettre sur la table du Président de la transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema et son Premier ministre Raymond Ndong Sima, a indiqué Ange Claude Nkoghe, Secrétaire national 2 de l’USP, dans son discours de bienvenue.
L’organisation de ce symposium peut, de prime à bord paraitre inopportun, en cette période où toutes les autres formations politiques ont les yeux rivés vers l’échéance électorale prochaine. Elle peut même laisser suggérer que l’USP n’est pas au fait des enjeux politiques de l’instant. Mais ceci prouve à suffisance que la thématique développée sur l’école gabonaise préoccupe d’avantage Henri Mbira Nze qui a tenu à cette occasion rassurer ses militants leur parti entend prendre une part active dans l’avenir politique de notre pays comme fut le cas lors du référendum constitutionnel de novembre dernier.
