Une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux met en lumière une situation préoccupante au sein du Collège d’Enseignement Secondaire (CES) Mabignath, situé à Akébé dans le 3ᵉ arrondissement de Libreville. Une jeune Gabonaise, récemment soutenue par le Président de la Transition pour entreprendre en attendant l’obtention de son poste budgétaire, dénonce des actes d’injustice et de harcèlement orchestrés par la direction de l’établissement et une commerçante d’origine malienne.
Selon les propos de la jeune femme, un conflit aurait éclaté entre elle et une autre commerçante installée dans l’enceinte de l’établissement. Cette dernière, se plaignant de voir ses ventes de jus diminuer, aurait sollicité l’intervention du principal de l’établissement pour que sa concurrente soit chassée. En réponse à cette requête, l’intendant aurait convoqué les deux parties et décidé que chacune devait rester à son poste respectif pour éviter tout conflit.
Cependant, les tensions ne se sont pas apaisées. Ce mercredi matin, la jeune Gabonaise affirme avoir été menacée de représailles par le principal de l’établissement, qui aurait exigé qu’elle soit reléguée à un espace situé derrière le bâtiment, dans des conditions d’hygiène précaires. La situation est d’autant plus alarmante que la victime est une jeune mère accompagnée de son bébé.
Cette affaire relance également le débat sur l’application de la réglementation concernant les activités commerciales exercées par les étrangers au Gabon. En effet, une loi gabonaise interdit aux expatriés de pratiquer des petits commerces, ces derniers étant réservés aux nationaux. Ce texte vise à protéger les Gabonais dans des secteurs d’activité où les opportunités sont limitées et les revenus souvent modestes.
Pourtant, dans le cas du CES Mabignath, il semble que cette réglementation ait été ignorée, mettant en lumière un manque de contrôle et une probable complaisance de l’administration locale.
« Je ne demande que de pouvoir travailler dans des conditions décentes pour subvenir aux besoins de mon enfant, » a déclaré la jeune femme dans sa vidéo. Elle appelle les autorités à intervenir pour mettre un terme à cette situation qu’elle qualifie de discriminatoire et injuste.
Au-delà de ce conflit, cette affaire soulève un débat plus large sur la gestion des interactions entre nationaux et expatriés, et sur la capacité des institutions à appliquer les lois en vigueur. Nombreux sont ceux qui s’interrogent : un Gabonais aurait-il pu bénéficier d’un traitement équitable dans un contexte similaire à l’étranger ?
La vidéo, largement relayée sur les réseaux sociaux, a suscité une vive indignation dans l’opinion publique. Beaucoup demandent une enquête approfondie sur les agissements du principal et de l’intendant du CES Mabignath. Par ailleurs, des appels ont été lancés au ministère de l’Éducation nationale et à la mairie de Libreville pour garantir une gestion équitable des espaces commerciaux dans les établissements publics et veiller à l’application stricte des lois protégeant les Gabonais dans le secteur des petits commerces.
Dans un contexte où l’entrepreneuriat est encouragé comme levier de développement économique, cette affaire met en exergue l’urgence de protéger les petits entrepreneurs et de promouvoir un climat de justice sociale au Gabon.
