Dans un entretien exclusif accordé à Afrique Média, l’ancien président de la Commission de la CEMAC, Daniel Ona Ondo, revient sur les accusations portées contre lui, réaffirme son engagement envers l’intégration régionale et partage son bilan à la tête de l’institution.
Que pensez-vous de la décision de la Cour de Justice de la CEMAC ?
« La décision de la Cour de Justice n’est pas une victoire personnelle, mais une victoire pour la justice et le droit. Elle rétablit la vérité, démontrant que les accusations portées contre moi étaient totalement infondées. Cette décision confirme que ma gestion était conforme aux textes réglementaires de la CEMAC et que mes actions ont toujours été guidées par les principes de transparence et de responsabilité. Elle doit servir de leçon pour éviter que des conflits personnels ou des calculs politiques ne prennent le pas sur l’intérêt collectif. »
Pouvez-vous nous en dire davantage sur cette campagne médiatique orchestrée contre vous ?
« Cette campagne a été menée de manière coordonnée, en violation flagrante des principes de présomption d’innocence et de droit au contradictoire. Elle visait à salir mon nom, à mettre en cause les fondements de mon bilan, et à détourner l’attention des véritables défis auxquels la CEMAC fait face. Les accusations relayées dans certains médias étaient infondées, sans aucun fondement juridique ou factuel. Elles n’ont fait que renforcer ma conviction que la vérité finit toujours par triompher. »
Quels sont les principaux accomplissements de votre mandat ?
« Mon mandat a été marqué par trois crises majeures : la crise pétrolière, la pandémie de COVID-19, et la guerre en Ukraine. Malgré ces défis, nous avons renforcé la discipline budgétaire, promu la libre circulation des personnes et des biens, et relancé des institutions clés telles que la BDEAC et la BVMAC. Nous avons également travaillé à la réforme de la Cour des Comptes et à la mise en œuvre de projets intégrateurs. Ces efforts ont permis de poser des bases solides pour le développement économique de la sous-région. »
Avez-vous des regrets concernant certains projets ?
« J’aurais souhaité que certains projets, comme l’harmonisation des politiques économiques et la diversification des économies des États membres, progressent plus rapidement. La dépendance excessive aux matières premières, notamment le pétrole, demeure un défi majeur pour la sous-région. Cependant, je suis fier du travail accompli et convaincu que mes successeurs pourront poursuivre sur cette lancée. »
Quelles devraient être les priorités pour une relance économique durable ?
« La diversification économique est essentielle. Elle passe par le développement des secteurs agricoles, industriels et technologiques, ainsi que par l’amélioration des infrastructures régionales. Les États membres doivent renforcer leur coopération et investir dans l’éducation et l’innovation pour préparer leurs économies aux défis de demain. Enfin, il est crucial de promouvoir l’intégration régionale pour faciliter les échanges intra-régionaux. »
Envisagez-vous un retour en politique ?
« Je reste profondément attaché à mon pays et à la sous-région. Si les circonstances l’exigent, je suis prêt à apporter ma contribution, mais toujours dans un climat de sérénité et de paix. Mon expérience m’a appris que le leadership exige intégrité, vision et persévérance. Je continuerai à œuvrer pour un avenir meilleur, guidé par les valeurs de justice, de solidarité et d’unité africaine. »
Un message pour la jeunesse gabonaise ?
« La jeunesse doit croire en ses rêves et saisir les opportunités offertes par les nouvelles technologies. Elle doit cultiver l’innovation, l’esprit entrepreneurial et investir dans l’éducation. Avec détermination et intégrité, elle peut relever les défis de demain et contribuer au développement économique de notre pays et de la sous-région. »