Le mouvement « Les Amis de la République » critique les autorités sur les incohérences de la présidentielle d’avril prochain

Au Gabon, les déclarations politiques critiquant l’organisation de l’élection présidentielle le 12 avril prochain se multiplient. Dimanche 2 février, le leader du mouvement Les Amis de la République, Gervais NZOVI MOULENGUI, a dénoncé les incohérences et les ambiguïtés autour de l’organisation des élections dans notre pays.

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Au Gabon, le mouvement Les Amis de la République dénonce le flou entretenu par le pouvoir sur la date du 2ème tour de la présidentielle et celle des votes des députés, des conseillers municipaux et locaux. Il dénonce également le fait que le gouvernement ait pris le risque d’organiser un scrutin aussi déterminant que la présidentielle en pleine année scolaire et durant la grande saison des pluies.

 » Cette date qui est délibérément choisie en pleine année scolaire et pendant la grande saison de pluies démontre un manque de bonne volonté connaissant le mauvais état de nos routes et le risque auquel les populations qui voudraient se déplacer pour accomplir leur devoir civique ainsi que les membres de la commission électorale seront soumis. Cette date qui va favoriser l’abstentionnisme est intentionnellement choisie pour organiser la fraude électorale comme par le passé en utilisant un nombre massif de fausses procurations. », a déclaré Gervais NZOVI MOULENGUI.

Dans cet élan, Les Amis de la République se demande si la manifestation de la vérité des urnes sera possible avec le Ministère de l’Intérieur comme gestionnaire des élections? En effet, cette question taraude désormais l’esprit des acteurs et des observateurs de la vie politique nationale quand on sait que le ministre de l’Intérieur est nommé par le président de la transition. Selon M. NZOVI MOULENGUI, le Chef de l’État actuel ne devrait pas être candidat à cette présidentielle.  » Il ne devrait pas l’être ayant affirmé haut et fort devant la nation et aux yeux des nations amis qu’il restituerait le pouvoir aux civils au terme de la période de transition. D’ailleurs, la Charte ne l’y autorise pas. », a t-il indiqué.

S’appuyant sur des faits observés dans le passé, le mouvement dénonce la falsification de documents électoraux tels que passeports, cartes nationale d’identité, procurations et la manipulation du fichier électoral dans certaines régions.

 » Prenons l’exemple des chiffres du fichier électoral lors de l’élection législative de 2018: la ville de Franceville comptait 19931 personnes inscrites sur la liste électorale dont 4112 personnes au 1er arrondissement, 7146 au 2ème, 5145 au 3ème et 3338 au 4ème contre 53779 personnes à Port-Gentil soit 13433 au 1er arrondissement, 14774 au 2ème, 13854 au 3ème et 12018 au 4ème. Ces chiffres peuvent certes varier mais ne sauraient être multipliés par 10 ou divisés par 3. « , a-t-il ajouté.

Le leader de Les Amis de la République estime aussi que la nouvelle disposition du code electoral fixant à 30 millions de francs CFA le montant de la caution pour déposer une candidature à l’élection présidentielle est injuste et constitue une atteinte à la liberté d’accès à la fonction présidentielle pour les citoyens ne disposant pas de gros moyens financiers.

M. Gervais NZOVI MOULENGUI a exprimé son indignation quant à la marginalisation des travailleurs du secteur pétrolier des sites on shore et off shore et des gabonais vivant dans certains pays à l’étranger où il n’y a pas de révision des listes électorales.  » Il nous ai signalé par exemple que les pays de l’AES n’ont pas droit à cette révision. Est-ce un électorat très lucide qu’on empêcherait d’accomplir son devoir civique ? La question est posée. « , a lancé le leader du mouvement.

Relevant toutes ces situations, le mouvement Les Amis de la République recommande aux Gabonais vigilance et quiétude à la veille de la campagne présidentielle.