Dans un contexte de renouveau démocratique au Gabon, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Herman Immongault, a officiellement lancé ce mercredi 5 février 2025 l’appel à candidatures pour la composition de l’Autorité de Contrôle des Élections et du Référendum (ACER). Cette annonce marque une étape cruciale dans la préparation des prochaines échéances électorales du pays.
L’ACER, organe prévu par la loi 001-2025 du code électoral, devra compter neuf membres sélectionnés selon des critères stricts. Cette nouvelle institution témoigne de la volonté affichée des autorités de renforcer la crédibilité du processus électoral gabonais.
Des critères de sélection exigeants
Le profil recherché reflète la haute importance accordée à cette mission. Les candidats devront non seulement être de nationalité gabonaise, mais aussi justifier d’une expérience professionnelle d’au moins 15 ans. L’expertise requise couvre un large spectre de compétences : logistique, contrôle, supervision, administration électorale, droit ou science politique.
Des incompatibilités notables
Point crucial de cette sélection : les incompatibilités établies par le code électoral. Sont explicitement exclus les membres du gouvernement, du cabinet présidentiel, des cabinets ministériels, des institutions constitutionnelles, ainsi que les élus et les personnes exerçant des fonctions de commandement. Cette disposition vise manifestement à garantir l’indépendance de l’institution.
Un processus de candidature encadré
Les candidats disposent d’une semaine, du 6 au 13 février 2025, pour déposer leurs dossiers auprès de la direction générale des élections. Les horaires de dépôt, fixés de 8h à 15h30 les jours ouvrables, témoignent d’une organisation rigoureuse du processus.
Un recrutement posant des incertitudes
Si cette initiative marque une avancée significative dans l’organisation des processus électoraux au Gabon, plusieurs questions restent en suspens. Le délai relativement court de dépôt des candidatures (une semaine) pourrait limiter le vivier de candidats potentiels. Par ailleurs, la nécessité d’une expérience professionnelle de 15 ans, bien que garantissant une certaine expertise, pourrait écarter des profils plus jeunes mais néanmoins compétents.
L’efficacité de cette nouvelle autorité dépendra largement de la qualité des membres sélectionnés, mais aussi des moyens qui lui seront alloués pour mener à bien sa mission. Dans un pays où la transparence électorale a souvent été questionnée, l’ACER devra faire ses preuves pour gagner la confiance des citoyens et des acteurs politiques.
La mise en place de cette autorité intervient dans un contexte de transformation politique au Gabon, où les attentes en matière de gouvernance démocratique n’ont jamais été aussi élevées. Le succès ou l’échec de l’ACER pourrait bien devenir un indicateur crucial de la volonté réelle de réforme du système électoral gabonais.
Suite à la grève lancée dans le secteur de la justice, l’obtention des casiers judiciaires pour les candidats se pose. A la date buttoir beaucoup risque de ne pas avoir la possibilité de se faire établir ce document.