Dans un contexte politique tendu au Gabon, marqué par l’annonce de l’anticipation de l’élection présidentielle prévue en avril 2025, Joachim Mbatchi Pambou, président du Forum pour la Défense de la République et ancien candidat à la présidentielle d’août 2023, lance un vibrant appel à l’apaisement et à l’unité nationale.
Des incidents inquiétants dans le septentrion
L’ancien candidat dénonce des événements préoccupants survenus récemment dans le nord du pays, où des altercations entre citoyens ont mis en lumière des divisions dangereuses pour la cohésion nationale. Ces incidents surviennent dans un contexte particulier de transition politique, après la prise de pouvoir du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) en août 2023.
Une critique acerbe des comportements antidémocratiques
« Comment comprendre qu’en cette séquence transitionnelle, où les mentalités des Gabonais doivent se distinguer des pratiques nauséabondes de l’ordre ancien, que des compatriotes censés être éclairés en viennent à reproduire les mêmes travers ? », s’interroge Mbatchi Pambou dans sa déclaration. Le ton est à la fois accusateur et pédagogue, rappelant que le débat contradictoire constitue l’essence même de la démocratie.
L’héritage de la paix en danger
L’ancien candidat évoque avec gravité l’héritage politique du pays, citant les figures historiques de Léon Mba et Omar Bongo Ondimba, jusqu’à Ali Bongo, pour souligner la tradition de paix sociale qui a caractérisé le Gabon. Il met en garde contre les risques d’un « embrasement sociétal » qui pourrait compromettre cet acquis précieux.
Un appel à la justice et à la responsabilité
La déclaration se conclut par un appel ferme à l’intervention de la justice : « La main de la justice ne doit pas trembler. Elle doit sévir pour servir d’exemple », affirme Mbatchi Pambou. Cette position forte traduit une volonté de voir s’établir un précédent juridique pour décourager toute future tentative de division.
Entre réconciliation et fermeté
La déclaration de Joachim Mbatchi Pambou illustre le délicat équilibre que tente de maintenir la classe politique gabonaise : d’un côté, la promotion de l’unité nationale et de la réconciliation, de l’autre, la nécessité d’une réponse ferme face aux comportements qui menacent la cohésion sociale. Son soutien affiché au CTRI, tout en appelant à la protection des libertés fondamentales, reflète la complexité de la période de transition que traverse le pays.
Cette intervention survient à un moment crucial pour le Gabon, alors que le pays se prépare à une élection présidentielle anticipée. Elle souligne les défis persistants de la construction démocratique dans un pays marqué par des décennies de gouvernance autoritaire, tout en rappelant l’importance cruciale de préserver la paix sociale comme fondement du développement national.