Gabon : L’État lance une mission de contrôle des chantiers

À travers un communiqué officiel numéroté 070, la Présidence de la République a annoncé la mise en place d’une mission de contrôle des chantiers lancés sous la supervision du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). Cette mission, qui couvrira l’ensemble des neuf provinces du pays, vise à évaluer l’état d’avancement des travaux et à garantir le respect des délais de livraison.

Selon le communiqué lu par le colonel Ulrich Mafoumbi, porte-parole du CTRI, le Président de la Transition attache une importance particulière à la qualité des infrastructures en cours de réalisation, les considérant comme un levier essentiel du développement national. Il a également tenu à rappeler que la présence effective des responsables de ces chantiers sera obligatoire, afin d’assurer un suivi rigoureux et d’identifier d’éventuels manquements.

 

Depuis le début de la transition, plusieurs projets de construction ont été initiés à Libreville et dans l’arrière-pays. Cependant, de nombreux citoyens ont exprimé leur mécontentement face à l’état d’abandon de certains chantiers, malgré les budgets alloués. À l’intérieur du pays, la situation est jugée encore plus préoccupante, avec des travaux qui n’ont jamais démarré ou qui se sont arrêtés à des stades embryonnaires.

 

À Lambaréné, par exemple, seule la rénovation de la statue de Hongo semble avoir été effectuée, tandis que d’autres infrastructures promises restent inexistantes. Une situation similaire est observée dans plusieurs localités où les populations s’interrogent sur l’utilisation des fonds débloqués pour ces projets.

 

L’annonce de cette mission de contrôle laisse présager des sanctions à l’encontre des entreprises ayant perçu des financements sans livrer les travaux. La possibilité d’une vague d’arrestations n’est pas écartée, notamment pour les responsables présumés de détournements de fonds publics.

 

À quelques semaines de l’élection présidentielle, cette initiative pourrait également permettre au chef de la transition de dresser un bilan de son action et d’affirmer sa volonté de transparence et de rigueur dans la gestion des affaires publiques.

 

Alors que la fin de la transition approche, cette opération de contrôle apparaît comme un test clé pour le gouvernement en place, et un signal fort envoyé aux entreprises et institutions impliquées dans la gestion des projets publics. Reste à savoir si elle se traduira par des actions concrètes et des mesures correctives à la hauteur des attentes des Gabonais.

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