La grève des magistrats gabonais se poursuit : un cri pour une justice digne et indépendante

Ce lundi 3 mars 2025, le Syndicat National des Magistrats du Gabon (SYNAMAG), sous la présidence de Landry Abaga Essono, a tenu une assemblée générale décisive. Les magistrats, réunis sur l’ensemble du territoire national, ont décidé, à la majorité, de poursuivre leur mouvement de grève, initié en décembre 2022. Cette décision intervient malgré les récentes initiatives du Président de la Cour Constitutionnelle de la Transition et du Ministère de la Justice, jugées insuffisantes et peu sincères.

 

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Un mouvement de grève qui perdure

 

Il y a exactement un mois, deux semaines et six jours que les magistrats ont levé la suspension de leur grève, déclenchée pour obtenir une amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Cependant, les textes d’application de la loi portant sur les modalités de jouissance de ces avantages tardent à être pris par l’exécutif, malgré les promesses du Président de la Transition.

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« Les dernières sorties médiatiques prématurées et édulcorées des responsables du Ministère de la Justice ne sont pas de nature à rassurer les magistrats quant à une éventuelle sortie de crise », a déclaré Landry Abaga Essono, président du SYNAMAG. Ces déclarations, relatives à une supposée participation des membres du Bureau Exécutif du SYNAMAG à une commission tripartite, ont été perçues comme une tentative de manipulation de l’opinion publique.

 

Un appel à la sincérité et à la transparence

 

Le SYNAMAG réitère son appel à la sincérité, au respect et à la transparence, qu’il considère comme les véritables socles d’un dialogue constructif. « Si ces propositions sont présumées partir d’une intention véritable de ramener les magistrats dans les tribunaux et les cours, elles devraient toutes être revêtues des sceaux de la sincérité, du respect et de la transparence », a souligné Abaga Essono.

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Des excuses au peuple gabonais

 

Au nom de l’ensemble des magistrats, le SYNAMAG a présenté ses plates excuses au peuple gabonais pour les nombreux préjudices subis du fait de cette grève. « Elle n’est pas un caprice mais un moyen de lutte pour une justice digne et indépendante, celle que vous méritez », a déclaré le président du SYNAMAG. Malheureusement, les conditions dans lesquelles les magistrats évoluent activement ne sont pas compatibles avec un tel idéal, gage de la paix sociale et de toute démocratie.

 

Un appel au Président du Conseil Supérieur de la Magistrature

 

Alors que le peuple gabonais attend l’éventuelle déclaration de candidature du Président du Conseil Supérieur de la Magistrature à l’élection présidentielle du 12 avril 2025, le SYNAMAG l’invite respectueusement à se souvenir que, dix-sept mois après l’audience qu’il a accordée au Bureau Exécutif du SYNAMAG, la situation de la justice s’est considérablement dégradée.

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« Rien de ce qui a été prévu n’a encore été fait pour que le service public de la justice remplisse véritablement ses missions régaliennes », a rappelé Abaga Essono. « Il n’appartient qu’à vous de lui donner l’image et le prestige qui lui conviennent en décidant de trouver des solutions aux désidératas des magistrats. Nous sommes convaincus que vous avez le pouvoir d’y procéder car vous connaissez nos problèmes et vous en avez les solutions idoines au regard de votre position institutionnelle. »

 

 

 

La grève des magistrats gabonais est un cri du cœur pour une justice digne et indépendante. Elle est un appel à l’action pour ceux qui ont le pouvoir de changer les choses. Le peuple gabonais mérite une justice qui fonctionne, une justice qui est le pilier de la paix sociale et de la démocratie. Le SYNAMAG, sous la direction de Landry Abaga Essono, continue de se battre pour cet idéal, espérant que leurs voix seront enfin entendues.