En différé de la Journée internationale des droits des femmes, une rencontre de grande importance s’est tenue à la mairie d’Owendo, le mercredi 12 mars 2025. Cet événement, organisé par l’Association des Femmes Engagées pour Owendo (AFEO), visait à promouvoir l’implication des femmes dans la politique, l’économie et les projets sociaux en faveur de leur autonomisation.
Placée sous le signe de la solidarité et de l’engagement, cette manifestation a rassemblé de nombreuses personnalités influentes, dont Paulette Missambo, présidente du Sénat, la ministre en charge de la Femme et plusieurs parlementaires. Leur présence a été saluée comme un signe fort de soutien aux initiatives visant à promouvoir les droits des femmes et leur place dans toutes les sphères de la société.
Au cours des échanges, les intervenantes ont mis en avant les défis auxquels sont confrontées les femmes gabonaises, notamment l’auto-censure, les violences persistantes, le manque d’accès à l’éducation et à l’emploi, ainsi que la complexité de l’environnement politique.
« Si la femme elle-même a peur d’oser, quel que soit le cadre mis en place par le gouvernement, nous n’en tirerons aucun bénéfice », a souligné Madame Ghislaine Etembo, directrice de la promotion citoyenne, économique et sociale au ministère de la Femme et des Affaires sociales.
Elle a insisté sur la nécessité, pour les femmes, de dépasser leurs propres barrières, tout en rappelant l’existence d’un cadre juridique et institutionnel favorable à leur promotion. Elle a notamment évoqué la loi 06/2021 relative à la lutte contre les violences faites aux femmes et le numéro vert 1404, qui permet aux victimes de signaler des abus en toute confidentialité.
Elle a également insisté sur la nécessité d’intensifier la sensibilisation et d’adapter certaines pratiques traditionnelles à la réalité actuelle, notamment en ce qui concerne la symbolique du « panier » dans le mariage, qui pousse certaines femmes à accepter des violences conjugales sans les dénoncer.
De son côté, la présidente du Sénat a mis en lumière les progrès réalisés en matière de représentativité des femmes au sein des institutions politiques gabonaises. Avec 11 femmes ministres au gouvernement et la création d’une banque pour l’entrepreneuriat féminin, des avancées notables sont à souligner.
Cependant, elle a exhorté les femmes à s’organiser et à former un véritable réseau de solidarité pour accéder aux postes de décision.
« L’engagement ne doit pas être qu’un discours. Il doit se traduire en actes concrets, par la formation, l’entraide et la persévérance dans les projets politiques et économiques », a-t-elle martelé.
À l’issue de la rencontre, Madame Maryse Angué Mezui, présidente de l’AFEO, a exprimé sa volonté de mettre en œuvre les recommandations issues des échanges, notamment en matière de formation professionnelle, de financement des projets et de lutte contre les violences basées sur le genre.
