Ce samedi 15 mars 2024, le Stade de Basket de Nzeng-Ayong a vibré au rythme d’un événement unique, organisé par le Collectif C’BON sous la direction d’Hercule Nzé Souala. Ce feu de camp, baptisé « La Grande Flamme de l’Unité Nationale », a réuni des jeunes de tous les quartiers de Libreville et des grandes villes du Gabon, dans un esprit de convivialité et de partage. L’objectif ? Renouer avec les traditions bantu, favoriser les échanges et célébrer l’unité nationale à l’approche de l’élection présidentielle d’avril 2025.
Un Message d’Unité et de Paix
Hercule Nzé Souala, coordinateur du Mouvement l’Appel des 9, a saisi cette occasion pour véhiculer un message fort : celui de l’unité nationale et de la paix. « Nous sommes dans une période cruciale pour le Gabon, celle d’une élection présidentielle. Mais cette élection ne doit pas diviser, elle doit nous rassembler », a-t-il déclaré devant une foule enthousiaste.
Souala a insisté sur l’importance de préserver la paix, en rappelant les enseignements d’Omar Bongo et en appelant à éviter les divisions politiques. « Mba Obame n’aurait jamais dû devenir l’ennemi d’Ali Bongo. Les leaders d’un pays ne doivent jamais être des ennemis », a-t-il affirmé, tout en exprimant son soutien au président sortant, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Une Nuit de Festivités et de Réflexion
La soirée a été marquée par des danses traditionnelles, des échanges culturels et des moments de réflexion sur l’histoire du Gabon. Les participants ont allumé une flamme symbolique, en hommage aux traditions ancestrales où le feu servait à régler les conflits et à rassembler les communautés. « Nos ancêtres allumaient le feu pour partager la connaissance et résoudre les problèmes. Aujourd’hui, nous allumons cette flamme pour l’unité nationale », a expliqué Souala.
Dans un discours empreint d’émotion, il a également appelé les jeunes à s’engager dans des activités constructives, à éviter les commérages (Kongossa) et à se concentrer sur leur développement personnel et professionnel. « Même si vous êtes petits aujourd’hui, demain vous pouvez devenir grands. Comme Sean Bridon, comme le Roi Beni, comme tous ceux qui ont réussi », a-t-il encouragé.
Un Soutien Affirmé à Oligui Nguema
Sans ambigüité, Hercule Nzé Souala a affirmé son soutien à Brice Clotaire Oligui Nguema, tout en appelant au respect des autres candidats. « Nous soutenons Oligui Nguema, mais cela ne signifie pas que nous devons manquer de respect aux autres. Ils sont nos aînés, et nous devons les respecter, même si nous ne partageons pas leurs idées », a-t-il déclaré.
Il a également rappelé que l’élection n’est pas une fin en soi, mais une étape dans la construction du pays. « Après avoir voté, rentrez chez vous et suivez les résultats à la télévision. Mais vous savez déjà, Oligui Nguema va gagner », a-t-il ajouté, avec une pointe d’humour.
Une Vision pour le Nouveau Gabon
L’événement s’est conclu sur une note d’espoir et de détermination. Souala a appelé les Gabonais à se rassembler, au-delà des différences ethniques et régionales. « Que je sois Fang, Punu, Nzébi, Eshira, Miené, Kelé, Obamba ou de n’importe quelle province, je suis d’abord Gabonais et fier de l’être », a-t-il lancé, sous les applaudissements de la foule.
Cette nuit de festivités et de réflexion a été un moment fort pour la jeunesse gabonaise, qui a pu se retrouver autour d’un feu symbolique, porteur d’espoir et d’unité. Reste à voir si cette flamme saura éclairer le chemin du Gabon dans les mois à venir, alors que le pays se prépare à une élection présidentielle cruciale.
Unité ou Politique ? Les Ambiguïtés d’une Flamme Symbolique
Si l’événement a réussi à créer un moment de convivialité et à véhiculer un message d’unité, on peut s’interroger sur l’utilisation d’une telle plateforme pour afficher un soutien politique aussi marqué. En associant étroitement l’événement à la candidature d’Oligui Nguema, Hercule Nzé Souala risque de diluer le message d’unité nationale dans un contexte électoral polarisé.
Par ailleurs, bien que l’appel au respect des adversaires politiques soit louable, l’affirmation que « Oligui Nguema va gagner » pourrait être perçue comme une tentative de minimiser l’importance du processus démocratique. Dans un pays où la transparence électorale est souvent mise en doute, de tels propos pourraient alimenter les suspicions plutôt que de les apaiser.
Enfin, si l’événement a mis en avant des valeurs traditionnelles et culturelles, il reste à voir comment ces principes seront traduits en actions concrètes pour le développement du Gabon. La jeunesse gabonaise, bien que motivée, aura besoin de plus que des discours pour s’engager pleinement dans la construction d’un « Nouveau Gabon ».
« La Grande Flamme de l’Unité Nationale » a été un succès sur le plan symbolique, mais son impact réel dépendra de la capacité des organisateurs à transformer ces paroles en actions durables.
