À la veille du scrutin présidentiel gabonais du 12 avril 2025, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hermann Immongault, a livré une déclaration empreinte de solennité, marquant l’aboutissement d’un processus de transition politique entamé en août 2023 avec l’avènement du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).

Cette élection, qui verra l’ouverture de plus de 3.000 bureaux de vote à travers le pays et à l’étranger, représente bien plus qu’un simple rendez-vous électoral : elle symbolise l’entrée effective du Gabon dans sa Vème République, après une période de profonde réorganisation institutionnelle.
Une transition marquée par des réformes structurelles
Le ministre a tenu à souligner les avancées significatives réalisées durant cette période transitoire, notamment la systématisation du Numéro d’Identification Personnelle (NIP), l’établissement de la Carte Nationale d’Identité Électronique (CNIE), et la modernisation du processus électoral avec la consultation en ligne des listes électorales.
L’adoption d’un nouveau Code Électoral figure également parmi les réformes majeures, permettant notamment l’accueil de près de 2.450 observateurs nationaux et internationaux, une première dans l’histoire électorale récente du pays.
Un dispositif électoral conçu pour faciliter la participation
Pour les 920.200 électeurs appelés aux urnes, dont plus de 28.000 à l’étranger, l’administration a pris des mesures d’assouplissement notables. Ainsi, les citoyens ne disposant pas de leur carte d’électeur pourront voter sur simple présentation de leur carte nationale d’identité ou de leur passeport, à condition d’être inscrits sur les listes électorales.

Cette flexibilité témoigne d’une volonté d’inclusivité et répond à l’objectif de maximiser la participation à ce scrutin historique.
Un climat de paix préservé
Fait remarquable dans le contexte régional, le ministre a insisté sur la normalité qui prévaut à l’approche du scrutin : aucune fermeture des frontières, maintien de la connexion internet, fonctionnement habituel des commerces. Cette stabilité contraste avec les pratiques observées lors de précédents scrutins ou dans d’autres pays de la région.
Cette quiétude relative constitue un indicateur encourageant de la maturité démocratique en construction, mais également de la confiance retrouvée entre les institutions et la population.
Un moment charnière pour l’avenir du pays
L’élection de demain représente l’aboutissement d’une séquence politique singulière dans l’histoire gabonaise. Après presque deux années de transition, le pays s’apprête à tourner une page importante, clôturant une période d’exception pour retrouver un fonctionnement institutionnel normalisé.

L’enjeu dépasse largement la simple désignation d’un nouveau président : il s’agit de valider l’ensemble du processus de réforme engagé depuis 2023 et de poser les fondations d’une gouvernance renouvelée.
Dans son appel à la responsabilité citoyenne, le ministre a d’ailleurs évoqué ce moment comme « un acte de foi envers la République » et « une promesse de fidélité à notre idéal collectif », soulignant la dimension quasi-fondatrice de ce scrutin.
Le Gabon semble ainsi se trouver à la croisée des chemins, entre l’héritage d’un passé politiquement complexe et la promesse d’un fonctionnement démocratique plus transparent et inclusif. La journée de demain dira si cette transition aura réussi son pari : celui de restaurer durablement la confiance des citoyens envers leurs institutions.
