Face à la recrudescence des coupures d’électricité dans le Grand Libreville, le gouvernement vient d’annoncer l’ouverture d’une nouvelle enquête pour identifier les causes profondes de cette crise. Philippe Tonangoye, ministre de l’Accès universel à l’eau et à l’énergie, a évoqué ce 31 mai, lors d’une allocution télévisée, la possibilité d’actes de sabotage et promis de traduire les responsables en justice.
Mais une question simple s’impose à l’opinion publique : où est passée la première enquête ?
En effet, ce n’est pas la première fois que le gouvernement déclare vouloir « faire la lumière » sur ces délestages devenus quasi quotidiens. Au mois d’avril, une enquête similaire avait déjà été annoncée, dans un contexte tout aussi tendu. Depuis ? Silence radio. Aucun rapport publié, aucun responsable sanctionné, aucune mesure corrective communiquée aux citoyens.
Et voilà qu’on recommence. Peut-on enchaîner les enquêtes sans jamais en publier les résultats ? Peut-on demander aux Gabonais de garder leur calme, quand ils vivent dans le noir, sans eau, avec des appareils électroménagers endommagés, des activités économiques paralysées et des nuits d’angoisse ?
La nouvelle promesse gouvernementale risque fort d’alimenter le scepticisme, tant la première est restée lettre morte. Pire encore, elle pourrait être perçue comme une diversion, voire comme un écran de fumée, dans un contexte où la gestion du secteur énergétique soulève de nombreuses interrogations.
Il est temps pour le gouvernement de faire preuve de transparence et de responsabilité :
Où en est la première enquête ?
Qui était chargé de sa conduite ?
Pourquoi les résultats n’ont-ils pas été rendus publics ?
Qu’est-ce qui garantit que la nouvelle ne connaîtra pas le même sort ?
Trop d’interrogations, pas assez de réponses. Pendant ce temps, les Gabonais attendent… dans le noir.
