NOUVELLE GABON MINING: QUAND LES SALAIRES JOUENT À CACHE-CACHE ET QUE LA DIRECTION GARDE LE SILENCE RELIGIEUX

À la Nouvelle Gabon Mining (NGM), la tradition du salaire en fin de mois semble avoir été remplacée par un jeu de piste grandeur nature. Depuis plusieurs jours, plus d’une centaine d’employés attendent désespérément de voir apparaître leurs paies sur leurs comptes bancaires à la BICIG devenue (AFG Bank Gabon) et à l’UGB… en vain. Dans une lettre aussi polie que cinglante, les délégués du personnel ont décidé de tirer la sonnette d’alarme, ou plutôt de faire hurler la sirène.

La missive, adressée à l’Administrateur Directeur Général Pankaj Khanderwal, n’a rien d’un poème d’amour. Les représentants du personnel dénoncent sans détour » un retard inacceptable » dans le versement des salaires du mois de mai. Et quand on parle de retard, ce n’est pas du genre « quelques heures », mais plutôt « aucun signe de vie bancaire ». Pour une entreprise qui se veut sérieuse, c’est un peu comme oublier de mettre du minerai dans la benne.

« Ce manquement ne représente pas une simple gêne », précisent les délégués. Effectivement, il serait difficile de qualifier de “simple gêne” le fait de ne plus pouvoir payer son loyer ou nourrir sa famille.

Résultat : stress, angoisse, colère, tout ce qu’il faut pour transformer un site industriel en bombe à retardement sociale.

IMG 20250609 004622 1Les délégués, dans une envolée digne des grands discours de l’histoire syndicale, s’interrogent :  » Comment demander à des employés de donner le meilleur d’eux-mêmes lorsque leurs droits les plus fondamentaux ne sont pas respectés ? » Une question purement rhétorique, bien entendu, puisque même les plus motivés peinent à donner de l’enthousiasme à vide… surtout quand le frigo aussi est vide.

La lettre conclut sur une note de dignité, appelant à des « mesures immédiates et concrètes ». On aurait pu s’attendre à une menace voilée, ou à un slogan du type « Pas de paie, pas de pioche ! », mais les délégués ont préféré la voie du dialogue pour le moment.

En attendant, les salariés scrutent leurs comptes bancaires comme on surveille une casserole qui refuse de bouillir. Et pendant ce temps-là, du côté de la direction… silence radio. Peut-être que les salaires sont partis faire du tourisme minier ? À défaut d’être versés, ils ont au moins le mérite de faire parler d’eux.

Une chose est sûre : à la Nouvelle Gabon Mining, l’argent ne coule pas… contrairement à la colère.

 

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