Invité du journal télévisé de Gabon Première ce lundi soir, le ministre de l’Accès universel à l’eau et à l’énergie, Philippe Tonnangoye, est revenu sur deux sujets majeurs de l’actualité nationale : la panne électrique ayant affecté le centre-ville de Libreville et l’inauguration officielle de la nouvelle station de pompage du PK 5 par le président de la République.
Interrogé en ouverture sur la panne de courant survenue en journée au centre-ville, le ministre a confirmé qu’il s’agissait d’un incident technique sur un câble d’alimentation enterré, ayant provoqué un court-circuit.
« Ce câble de rétention, enfoui dans une tranchée, a subi un court-circuit, ce qui a entraîné le déclenchement du départ de 110 kV. Les protections ont bien fonctionné et les équipes techniques sont intervenues dès 11h ce matin », a-t-il précisé.
Les travaux de réparation sont en cours et le courant devrait être rétabli dans les heures à venir, a rassuré le membre du gouvernement.
Le ministre Tonangoye a ensuite évoqué l’inauguration de la station de pompage du PK5 à Libreville, un projet majeur soutenu par la Banque africaine de développement depuis 2011. Il a tenu à remercier les bailleurs et ses prédécesseurs au ministère pour leur implication.
Cette station alimente un réservoir de 10 000 m³ situé sur les hauteurs de la Cité de la Caisse. L’eau y est ensuite distribuée par gravité à travers un réseau de canalisations vers plusieurs quartiers de Libreville.
Cependant, le ministre a souligné que la distribution sera progressive, en raison du vieillissement des infrastructures :
« Certaines canalisations n’ont pas vu passer d’eau depuis une dizaine d’années. Il y a des vannes bloquées, des tuyaux corrodés, des fuites… Nous avançons étape par étape, en menant simultanément les réparations nécessaires. »
Le projet ne couvre pas encore la totalité de Libreville. Pour l’heure, plusieurs quartiers sont concernés : La Sablière, la zone de l’aéroport, Akanda, une partie de la Cité des Ailes, ainsi que les quartiers attenants au château d’eau réhabilité de Sotéga (Glass, Kembo, Saint-Michel).
D’autres zones, non prévues initialement, ont été intégrées grâce à une réévaluation des besoins de la population.
Le ministre a reconnu les difficultés liées à l’ancienneté du réseau, notamment la vétuste d’une conduite DN 400 entre Ntoum et Libreville, datant des années 1960, qui entraîne d’importantes pertes d’eau. Des travaux sont prévus pour la remplacer et améliorer les rendements hydrauliques.
En parallèle, d’autres installations plus récentes permettent déjà un contournement partiel.
D’ici la fin du mois de juin, le gouvernement prévoit de mettre en charge plusieurs nouvelles infrastructures, dont la bâche rénovée du sud de Libreville, le château d’eau d’Alenakiri, ainsi que les installations de Nkok et du centre-ville de Ntoum.
« Si tout se passe comme prévu, l’eau commencera à couler dans ces zones d’ici 14 jours », a annoncé le ministre.
L’eau et l’énergie : des droits fondamentaux
Enfin, Philippe Tonnangoye est revenu sur la dénomination de son ministère, soulignant l’importance des épithètes « accès » et « universel ».
« Produire et commercialiser ne suffit plus. Il faut garantir l’accès à l’eau et à l’énergie pour tous, conformément aux Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par le Gabon à l’ONU. Ce ne sont plus des privilèges, mais des droits fondamentaux », a-t-il rappelé.
Avec cette vision, le gouvernement ambitionne de renforcer l’équité d’accès aux services essentiels et de combler les inégalités territoriales en matière de distribution d’eau potable et d’électricité.
