Le passeport gabonais sur liste noire : un affront à la dignité nationale

Une onde de choc parcourt le Gabon alors que la nouvelle se répand : le passeport gabonais aurait été placé sur une « liste noire » par le Département d’État américain. Cette décision, aligne de facto le Gabon avec des pays comme l’Iran, le Yémen, l’Afghanistan ou la Syrie, mais aussi avec d’autres nations africaines telles que le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Mali ou le Niger, réputées pour leurs difficultés administratives et sécuritaires à l’étranger.

Cette dégradation de l’image du passeport gabonais est vécue comme un véritable camouflet pour de nombreux citoyens. Il fut un temps, pas si lointain, où le passeport gabonais était synonyme de fierté, de sécurité et de confiance à l’échelle internationale. Sous la houlette du président Omar Bongo, la diplomatie gabonaise était active, respectée et influente, conférant au Gabon un poids indéniable sur la scène sous-régionale et internationale. Aujourd’hui, cette gloire passée semble bien lointaine.

 

La mise sur liste noire, quelle qu’en soit la nature exacte, aura des répercussions majeures pour tous les Gabonais, qu’ils souhaitent se rendre aux États-Unis, y vivent déjà, y fassent des affaires ou y poursuivent leurs études. L’inquiétude est palpable : pourquoi une telle méfiance à l’égard de notre document national ? Pourquoi le Gabon est-il désormais perçu comme un pays à risque ?

 

Des questions déterminantes méritent d’être posées avec la plus grande urgence :

À qui sont remis les passeports gabonais ?

Quels sont les reproches concrets formulés par les autorités américaines à l’administration gabonaise ?

 

Le passeport gabonais est-il aisément falsifiable ?

 

Son niveau de sécurité est-il suffisant ?

 

Les détenteurs de passeports gabonais s’illustrent-ils négativement à l’étranger, particulièrement aux États-Unis ?

 

L’épineuse question de la nationalité par adoption

Sans céder à la xénophobie, un constat s’impose : de nombreux étrangers s’établissent au Gabon, obtiennent la nationalité gabonaise, puis se voient délivrer le passeport national, avec lequel ils voyagent ensuite à l’étranger.

 

Bon nombre d’entre eux, originaires de pays voisins comme le Cameroun, le Bénin, le Niger, le Mali ou la Côte d’Ivoire, où encore le Liban savent pertinemment que le passeport gabonais leur ouvrira plus de portes que celui de leur pays d’origine.

 

Malheureusement, une proportion de ces individus entache la réputation du Gabon par leurs actions illégales à l’international. Lorsque ces personnes sont arrêtées pour divers délits, c’est la nationalité gabonaise figurant sur leur passeport qui est mise en avant, et non leur nationalité d’origine. C’est ainsi que l’image du Gabon est ternie, injustement, aux yeux du monde.

 

Plus les cas se multiplient, plus les services de renseignement étrangers s’interrogent et catégorisent notre pays comme risqué, dangereux, avec une population suspecte ou de mauvaise moralité. Une situation intolérable et profondément injuste pour les véritables Gabonais, ces femmes et ces hommes honnêtes, travailleurs et dignes.

 

 

Il est impératif que cette situation évolue. Un appel pressant est lancé aux autorités judiciaires et sécuritaires : il est grand temps de renforcer les conditions d’obtention du passeport gabonais, notamment pour les personnes ayant acquis la nationalité par naturalisation.

 

 

Il est inacceptable qu’un document aussi important puisse être obtenu avec une telle facilité, parfois en quelques mois ou années seulement, en raison de passe-droits, de lenteurs administratives ou de la corruption. Trop de personnes se marient au Gabon dans le seul but d’obtenir la nationalité, reçoivent leur passeport, puis partent à l’étranger, souvent en abandonnant leur conjoint. Une fois à l’étranger, ils s’impliquent dans des trafics, des réseaux mafieux ou d’autres activités illégales, laissant les véritables Gabonais payer le prix de leur inconduite.

 

Il est de notre devoir de protéger l’image du Gabon, de protéger nos documents officiels et de faire preuve de la plus grande rigueur dans leur délivrance. Il en va de notre dignité, de notre sécurité et de l’honneur de notre nation. L’heure est à l’action pour restaurer la fierté de posséder un passeport gabonais.

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