Persona non grata et figure d’une influence toxique : Nathalie Yamb, la voix africaine que l’Europe veut faire taire… ou démasquer ?

L’interdiction de séjour prononcée à l’encontre de Nathalie Yamb, activiste suisse-camerounaise aux positions panafricanistes radicales, n’est pas qu’un acte politique : c’est un signal fort de l’Union européenne face à une stratégie d’influence jugée dangereuse, orchestrée sous couvert de militantisme. Derrière le vernis de la souveraineté africaine, c’est un réseau d’alliances opaques, de propagande algorithmique et de connivences paramilitaires qui se dessine.

Nathalie Yamb, qui se présente comme une « voix libre de l’Afrique », cache mal aujourd’hui le visage d’une influenceuse politique au service d’une ligne étrangère bien définie : celle de la Russie et de ses réseaux mercenaires, en particulier le groupe Wagner, tristement célèbre pour ses opérations troubles de la Centrafrique au Mali, en passant par le Soudan et la Libye. En vérité, ce n’est plus une simple militante : c’est une pièce de l’échiquier d’un soft power décomplexé, qui n’hésite plus à infiltrer les imaginaires africains.

 

Le Conseil de l’Union européenne est formel : ses propos ne sont pas que critiques, ils relèvent d’une véritable entreprise de désinformation. Usant des réseaux sociaux comme d’une arme, Nathalie Yamb diffuse une rhétorique virulente, parfois haineuse, et toujours orientée contre les intérêts occidentaux en Afrique. Ce que certains de ses partisans applaudissent comme un éveil des consciences ressemble de plus en plus à une entreprise systématique de division, de radicalisation et de déstabilisation.

 

Depuis 2022, plusieurs analystes internationaux ont pointé du doigt les liens entre certaines figures panafricanistes virulentes et les réseaux d’influence russes. Le nom de Nathalie Yamb revient avec insistance. Des voyages discrets, des conférences alignées sur les narratifs du Kremlin, des prises de parole dans des événements liés à des groupes pro-russes… Tout concourt à l’inscrire dans une galaxie idéologique et opérationnelle pilotée depuis Moscou.

 

Dans une Afrique en quête de repères, la parole de Nathalie Yamb trouve un écho. C’est là que réside son danger. À travers un discours faussement libérateur, elle alimente une vision binaire du monde, où l’Occident est systématiquement l’ennemi, et où la Russie – pourtant elle aussi prédatrice – devient le chevalier blanc de la libération africaine. Cette narration simpliste, amplifiée par des bots, des comptes anonymes et des vidéos virales, pollue le débat public, affaiblit les institutions locales et détourne les jeunesses africaines de leurs véritables combats.

 

En la frappant au portefeuille et en lui interdisant l’accès à ses territoires, l’Union européenne veut clairement couper court à cette influence pernicieuse. Ce n’est pas une censure, affirment les diplomates à Bruxelles : c’est une réponse légitime à une guerre informationnelle sans uniforme, où les mots remplacent les balles, mais où les dégâts sont bien réels.

Franck Charly Mandoukou

Directeur de la publication, Journaliste libre et indépendant. Gabon infos,Toute l'information du Gabon. Les dernières actus, la politique, l'économie, la société, la culture, la justice, les faits divers...