Économie gabonaise : cap sur la croissance à deux chiffres

C’est dans un contexte économique national exigeant, mais résolument tourné vers l’avenir, que s’est ouvert ce lundi à Libreville la première édition du Gabon Economic Forum. Organisé sous le haut patronage du président de la République, chef de l’État, chef du Gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema, ce forum pose une pierre angulaire dans la refondation du modèle économique gabonais.

Prenant la parole en ouverture des travaux, M. Henri-Claude Oyima, ministre d’État, ministre de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la Lutte contre la Vie Chère, a dressé un constat lucide et sans concession sur la situation économique du pays : une croissance modérée (environ 2,5 % par an), un chômage endémique, une inflation persistante, et un recul historique du PIB par habitant. « Le modèle actuel est essoufflé.  « Il ne produit ni prospérité partagée, ni souveraineté économique », a-t-il déclaré.

Mais loin de s’arrêter au constat, le forum se veut un espace de co-construction. Le Ministre d’État a égrené une série de mesures phares déjà en cours, comme la création de cinq fonds stratégiques (agriculture, pêche, énergie, logement, infrastructures), l’interdiction d’importation de poulet de chair à partir de 2027, ou encore l’interdiction d’exporter du manganèse brut d’ici 2029. Ces décisions visent une transformation structurelle et souveraine de l’économie gabonaise.

Prenant la suite, le Vice-Président du Gouvernement, M. Hugues Alexandre Barro Chambrier, a appelé à une vision audacieuse et résolument tournée vers l’avenir. Saluant la volonté de rupture exprimée par le Chef de l’État, il a insisté sur la nécessité de diversification économique à travers l’agriculture, la pêche, le tourisme et les services à haute valeur ajoutée.  « Le budget de la nation doit redevenir un puissant levier de transformation, ancré dans les Objectifs de Développement Durable », a-t-il soutenu.

Le Forum, qui s’étale sur deux jours, a pour ambition de poser les bases d’un Plan National de Croissance et de Développement (PNCD) 2026-2030, réaliste, inclusif et ambitieux. Il devra répondre à six grandes questions stratégiques portant sur la croissance, la diversification, les politiques budgétaires, la vie chère, le rôle de l’État actionnaire et la soutenabilité de la dette.

Une mobilisation collective est attendue : experts, investisseurs, universitaires, partenaires techniques et financiers sont invités à contribuer activement aux échanges. Le message est clair : le temps de la passivité est révolu. L’heure est à l’action, à la transformation, et à la justice sociale.