À Lalala, Emmanuel Ntoutoume Ndong remet une pompe en service et bouscule les habitudes politiques
Dans le quartier Lalala à droite, cinquième arrondissement de Libreville, l’eau coule à nouveau depuis samedi. Pas grâce à un programme gouvernemental ou à une promesse électorale, mais parce qu’un groupe de jeunes a eu l’audace de frapper à la porte d’Emmanuel Ntoutoume Ndong, sénateur du deuxième siège. Une démarche qui a débouché sur la rénovation complète d’une pompe publique et révèle une approche politique peu commune.

« Ils sont venus me voir chez moi »
Le récit du sénateur tranche avec les circuits administratifs habituels. « Les jeunes du quartier sont venus me voir à la maison pour me dire qu’ils n’avaient pas d’eau depuis des mois », explique-t-il lors de l’inauguration organisée par la coordination de l’Union Nationale. Une approche directe qui a convaincu l’élu de confier immédiatement les travaux à une PME gabonaise.

La pompe, désormais équipée de nouveaux robinets, d’une toiture rénovée et de carreaux au sol comme aux murs, symbolise plus qu’une simple réparation. Elle matérialise ce que Ntoutoume Ndong appelle « le paradigme de prise d’initiative personnelle » face aux limites de l’action publique.
Un politique qui assume ses origines
« Ce quartier, c’est mon quartier. J’ai grandi ici, j’ai passé mes premières années de collège ici », confie le sénateur, évoquant ses oncles maternels et ses souvenirs d’enfance. Cette proximité géographique et affective explique sa réactivité, mais aussi sa philosophie politique : « Les citoyens, surtout ceux qui sont des élus, ont la responsabilité d’apporter leurs contributions pour soulager les populations. »

Une vision que partage Franck Ekang, le jeune entrepreneur gabonais qui a mené les travaux. « Nous sommes des Gabonais, je travaille avec mes frères », précise-t-il, soulignant l’importance de faire confiance aux compétences locales plutôt qu’aux entreprises étrangères.
L’Union Nationale entre loyauté et autonomie

L’événement a également servi de tribune à l’Union Nationale pour clarifier sa position politique. « Nous proclamons notre loyauté au président de la République, nous sommes ancrés dans la majorité présidentielle, mais nous gardons notre personnalité », a déclaré Ntoutoume Ndong. Une formule qui résume la stratégie du parti dirigé par Paulette Missambo : soutenir sans se dissoudre.

Le sénateur a rappelé le rôle de l’UN dans la création d’Alternance 2023, cette coalition qui avait porté Albert Ondo Ossa aux élections présidentielle avant le coup de libération. « Tous les amis du roi ne sont pas au palais », glisse-t-il, justifiant cette autonomie revendiquée.
Un message aux jeunes entrepreneurs

Au-delà de la politique, l’initiative révèle une volonté de valoriser l’entrepreneuriat local. « Quand on donne des opportunités aux jeunes Gabonais, quand on leur fait confiance, ils peuvent faire de grandes choses », martèle le sénateur, qui a également installé des lampadaires à Ozangue selon le même principe.
Madame Ngoni Joséphine, chef du quartier Lalala, tempère cependant l’enthousiasme : « Il y a la mauvaise gestion de cette pompe. Les gens en font n’importe quoi. » Un rappel que les infrastructures ne valent que par l’usage qu’en font les citoyens.

L’installation simultanée de la nouvelle cellule UN du quartier s’inscrit dans cette logique d’ancrage territorial. « Si ça marche, c’est vous. Si ça se passe mal, ça sera également vous », a prévenu le coordinateur provincial, résumant les enjeux de la responsabilité politique à la base.

Entre initiative personnelle et stratégie partisane, Emmanuel Ntoutoume Ndong dessine les contours d’une politique de proximité qui bouscule les habitudes. Reste à voir si cette approche fera école dans un pays où l’attente de l’État reste la norme.

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