De nombreux Gabonais avancent que la justice gabonaise est corrompue. Vrai ou faux, la réponse à cette question continue visiblement de diviser les citoyens. Entre ceux qui penchent pour l’affirmative et ceux qui, au contraire, soutiennent le contraire. Cependant, il est du devoir des autorités d’apporter des éclaircissements, histoire de tenter d’éviter que le grand nombre ne considère que cela ne les intéresse que très peu comme osent l’affirmer les mauvaises langues. Ce pourquoi, Edgard- Anicet Mboumbou Miyakou a accepté de recevoir la presse aux fins de se servir de son canal pour dissiper les malentendus s’il en était besoin.
Ceux qui sont chargés de rendre la justice sont des hommes, ce qui peut à certains moments les prédisposer à faire preuve de faiblesse dans l’accomplissement de leur tâche. S’il est plausible de le reconnaître, faut- il que nous reconnaissions que, comme disent les latins, « errare humanum est… », Entendez « l’erreur est humaine ». Ce qui signifie à lire entre les lignes que toute œuvre humaine est perfectible, ce qui ne veut pas dire qu’il faille tolérer toutes les erreurs ou une avalanche d’erreurs. La mission du Ministère de la justice gabonais, a tenu à rappeler son responsable, est justement d’œuvrer autant que faire se peut à l’amélioration des conditions dans lesquelles travaillent les magistrats certes, mais aussi à les sensibiliser tous les jours que Dieu fait sur la sensibilité de leur mission, vu qu’elle engage la liberté des citoyens et leur responsabilité vis- à- vis des autres et de l’État. De responsabilité, parlons- en justement, à la lumière du propos tenu par le Ministre Edgard- Anicet Mboumbou Miyakou qui a à juste titre rendu bon nombre de Gabonais se sentant lésés responsables de ce qui leur arrive et du traitement de leur(s) dossier(s) par les instances compétentes, il s’agit ici de toutes celles qui sont chargées de dire et lire le droit. Car, a soutenu l’autorité, lorsqu’un dossier est instruit auprès de la justice, il faut le suivre jusqu’à son aboutissement. Le déposer n’étant que la première démarche à entreprendre. Il est important, a conseillé Mboumbou Miyakou, que ses compatriotes comprennent que lorsqu’ils se sentent lésés, ils s’appuient sur des témoins pour, si possible, étayer leur plainte afin que l’on ne conclut par hâtivement et que l’on restitue les responsabilités des uns et des autres en connaissance de cause et sans exagération. Or, que constate- t- on bien souvent, dit Edgard- Anicet Mboumbou Miyakou que l’on informe quotidiennement en tant que premier responsable de la justice, que pas mal de Gabonais dont les affaires sont pendantes auprès des tribunaux disparaissent une fois celles- ci aux mains des juges et attendent tout bonnement d’être appelés pour le jugement face aux accusés, sans avoir la présence d’esprit de se rapprocher de temps en temps du tribunal pour se faire une idée précise de l’avancement de leur(s) dossier(s). Ce qui ne veut pas insinuer que la justice, elle, ne fait pas son travail, mais simplement pour éviter qu’il n’y ait de confusions.
Pourquoi ?
Parce que bon nombre pensent que la libération après une garde- à- vue qui ne doit durer que quarante huit heures (48) minimum, soixante douze (72) maximum, sur autorisation du procureur de la République saisi, d’un présumé fautif ne répond pas aux textes par exemple, alors que le commissariat, pour ce qui concerne la police, dans lequel ce dernier purge sa garde- à- vue serait en faute s’il n’agissait pas de la sorte et serait de facto hors- la- loi. La mise en liberté du présumé fautif ne veut en aucun cas dire que l’affaire est classée, mais il peut arriver que par manque de preuves tangibles et palpables, l’on fasse valoir la présomption d’innocence en même temps que l’on continue de spéculer sur sa responsabilité au cas où celle- ci devrait être établie pour justifier son passage devant les juges dans le cadre d’un procès. La liberté provisoire n’est donc pas synonyme de libération, ce d’autant plus que l’affaire est toujours en cours, ce pourquoi l’on demande au(x) plaignant(s) d’être, allions- nous dire, aux aguets pour ne pas qu’il(s) choisisse(nt) la solution qui consiste à remettre en cause la procédure suivie par les autorités en charge du dossier. Bien entendu, s’il y a des éléments à ajouter au dossier, libre à lui ou à eux de le faire pour mieux confondre le moment venu l’accusé dont le réflexe est celui de préparer sa défense, nous le savons. En fait, les explications d’Edgard- Anicet Mboumbou Miyakou venant bien à- propos étaient destinées à limiter, si elles ne peuvent être complètement éliminées de certains esprits, les supputations autour de la conduite des enquêtes ou des dossiers judiciaires, à commencer par leur instruction auprès des forces de l’ordre. Le Ministre gabonais de la justice a voulu couper également court en ne prenant pas forcément le parti de ceux qui sont chargés de mener ces enquêtes ou d’instruire ces dossiers, mais précisant simplement qu’il est de la responsabilité de tout un chacun de suivre la procédure qu’il a volontairement entamé pour s’assurer de son suivi et se renseigner sur les usages en vigueur auprès de qui de droit. Chose qui éviterait souvent que l’on ne se plaigne ou n’accuse parfois à tort la justice et ses auxiliaires. Cette œuvre de pédagogie valait- elle son pesant d’or ? Bien sûr que oui, car elle tenait à tenter de réconcilier la justice avec le citoyen qui l’a si souvent prise en grippe, allez- y savoir si c’est à raison ou à tort ! Chartrin OC