GABON: JEAN PING AU-DELÀ DU RÉEL !

Certes le peuple gabonais est ce qu’il pense de lui, c’est-à-dire composé de cafards, mais de là à penser qu’il manque de mâturité au point de l’accuser d’amnésie…

Et pourtant, l’on peut affirmer que le discours de Jean Ping ce samedi 19 février 2022 vient confirmer cette appréhension.

 

Quand le candidat malheureux à la dernière présidentielle avance qu’Ali Bongo Ondimba n’est plus en mesure de remplir ses charges à la tête de l’État, demandant aux institutions de déclarer la vacance du pouvoir, a-t-il en tant que vieux commis de l’État oublié les règles procédurales en la matière qui recommandent que ce soit sur saisine du gouvernement adressée à la Cour constitutionnelle que cette dernière devrait se pencher sur la question ? Ce d’autant plus qu’Ali Bongo Ondimba reste bel et bien celui qui continue d’assurer la réalité du pouvoir.

Jean Ping qui demande au peuple qu’il a trahi de prendre en mains son destin parle de quel destin, lui qui en 2016, lui a suggéré de se rendre aux urnes voter le changement et attendre qu’il s’implique, lui-même, dans tous les actes concernant la reconnaissance au double plan national et international de sa prétendue victoire ?

Jean Ping resté pendant de longs mois silencieux s’est-il enfin remis de son sommeil ou veut-il continuer à ruser avec le peuple gabonais dont le regard est désormais retourné vers ses revendications initiales qui sont celles tournant autour d’un mieux-vivre que Ping n’est pas prêt d’assurer ? Lui-même, aux dires de nombre de ses proches, est gaga. Comment logiquement se moquer d’un Ali Bongo Ondimba en rééducation ? Peut-il nous confirmer que son bilan de santé est, lui, reluisant à ce jour ? Mais qu’il sache que le Gabon qu’il dit chimériquement gouverner, il l’a déjà « gouverné » avec les conséquences qu’on connait sous l’ère Bongo Ondimba même si, manquant certainement de courage et d’honnêteté, l’ancien Premier ministre Léon Mébiame disait n’avoir jamais gouverné !

Peut-il de ce fait, Jean Ping, nous expliquer par la faute de qui le pays est meurtri ?  Ses frères Agondjo Okawe et Joseph Redjambé qu’il a accusés le régime Bongo Ondimba d’avoir assassinés, l’auraient-il été, si l’assertion était vraie, sans qu’il ne soit au courant ou consulté ? Que veut-il nous apprendre qu’on ne sait déjà sauf nous distraire ?

La balle est désormais dans son camp, avancent de nombreux Gabonais fatigués de se faire rouler dans la farine. Qu’il la boucle, ce serait sage, pour nous laisser avancer paisiblement vers des lendemains meilleurs. « Bouche qui mange ne parle pas ! ».

Chartrin ONDAMBA

Redacteur en chef adjoint