ACW 2022 : marginalisée par la présidence de la République, la presse gabonaise payée à 8000 francs CFA/Jour

Après sa participation à la Semaine Africaine du Climat (ACW) 2022 que le Gabon vient d’accueillir, les médias qui ont couvert cet important rendez-vous climatique continental ont été surpris de recevoir des mains de la présidence de la République, la modique somme de 40.000 francs CFA pour cinq jours de participation à un évènement international. Soit 8000 francs CFA jour.

La Semaine africaine du Climat, c’est désormais une vieille histoire pour le Gabon. Place à la COP27 ! Si les autorités gabonaises se réjouissent de l’organisation de cet évènement au niveau national, la presse gabonaise, celle ayant pris part à ce rendez-vous climatique, garde un goût amer suite à la manière dont elle a été traitée par la présidence de la République, la première institution du pays incarnée par le président de la République Ali Bongo Ondimba Grand défenseur de la cause climatique.

Contactée depuis lundi par le service de la Communication présidentielle pour « couverture de la Semaine africaine du climat », nombreux sont les médias qui après s’être rendu à la présidence, ont été étonnées de percevoir la modique somme de 40.000 francs CFA pour cinq jours d’un événement dont leur rôle a été plus que déterminant dans la ventilation des informations en rapport avec cette messe climatique.

Si les noms de tous les médias ayant pris part à ce rendez-vous étaient bien inscrits sur une liste, nombreux sont les journalistes qui se sont aperçu que les montants qui leur a été remis ne figuraient pas sur la même liste. « On nous a simplement demandé de signer sans référencer le montant perçu par vous. Ce qui nous a paru curieux pour une institution telle que la présidence de la République qui doit justifier de ces décaissements », nous a confié un journaliste.

 

Si le fait de payer les médias pour un service officiel est souvent critiqué au Gabon, il faut savoir faire la différence entre un évènement à caractère communicationnel donc, susceptible d’être financé pour sa vulgarisation et un évènement à caractère informationnel qui relève de l’urgence. Dans le premier cas, considérons la Semaine africaine du Climat comme telle. Partout ailleurs, les médias et acteurs prenant part à ce type de rencontre sont ménagés pour la circonstance. Cela peut aller des enveloppes dûment remises aux tiers (journalistes y compris) à la prise en charge du séjour.

Le Gabon n’est pas à ce titre un cas d’école isolée ou le traitement des invités (journaliste surtout) soit d’école différente. Juste, peut-être, que dans le pays, on a cultivé cette manie de minimiser le travail abattu par ces hommes et femmes. Et dans quel environnement ? Au-delà des apparences de formes, c’est une forme de sabotage sciemment orchestrée par les tenants de la Communication présidentielle sur la politique du président de la République Ali Bongo Ondimba. Sinon, comment expliquer qu’alors que ce dernier fait de la lutte contre les changements climatiques et la conservation de la biodiversité son combat quotidien et que des médias qui accompagnent cette noble vision soient autant marginalisés. Comment veut-t-on vendre un idéal sans ménager ceux qui accompagnent la communication autour ?

Dans la forme, cette manière de faire est aux antipodes de ce que la présidence de la République doit être pour ces hommes et femmes. Surtout qu’un tel traitement tend à détériorer son image institutionnelle. Mais cela ne semble pas du tout préoccupé les tenants de cette responsabilité qui s’illustrent aussi négativement que possible sans en mesurer les conséquences.

 

 

 

 

Franck Charly Mandoukou

Directeur de la publication, Journaliste libre et indépendant. Gabon infos,Toute l'information du Gabon. Les dernières actus, la politique, l'économie, la société, la culture, la justice, les faits divers...