Gabon: « nous sommes une école qui forme l’élite et le principe de l’élite, c’est la sélection » responsables

L’institut Universitaire des Sciences de l’Organisation (IUSO), nous a ouvert ses portes, pour mieux comprendre les récriminations dont fait l’objet le directoire de cette école supérieure. La note n° 107 MESRSTTCA/IUSO-SNED/DG/MI/jfm du 09 septembre 2022, tend vers l’impulsion d’une nouvelle dynamique, dont les mesures prises rentrent en droite ligne avec le respect du décret N°340/PR/MENESTFRSCJS du 28 février 2013 portant application du système Licence, Master et Doctorat (LMD) dans les universités et les établissements d’enseignement supérieur en République gabonaise, dans son chapitre III.  Edouard EYINDAGA, Secrétaire Général et Aristide EDZEGUE, Directeur des Etudes cycle Master, répondent à nos questions. Lecture…

 

L’institut Universitaire des Sciences de l’Organisation (IUSO), nous a ouvert ses portes, pour mieux comprendre les récriminations dont fait l’objet le directoire de cette école supérieure. La note n° 107 MESRSTTCA/IUSO-SNED/DG/MI/jfm du 09 septembre 2022, tend vers l’impulsion d’une nouvelle dynamique, dont les mesures prises rentrent en droite ligne avec le respect du décret N°340/PR/MENESTFRSCJS du 28 février 2013 portant application du système Licence, Master et Doctorat (LMD) dans les universités et les établissements d’enseignement supérieur en République gabonaise, dans son chapitre III.  Edouard EYINDAGA, Secrétaire Général et Aristide EDZEGUE, Directeur des Etudes cycle Master, répondent à nos questions. Lecture…

 

Gabon Infos : vous faites l’objet d’attaque à travers un article de presse qui vous reproche d’avoir pris des décisions dures envers les étudiants, en leur retirant leur Admissibilité dans Justification aucune. Que répondez-vous ?

Il est important que l’on discute des questions qui ont trait à notre système de formation. Mais ce qui doit nous préoccuper dans ce débat, c’est un peu l’honnêteté, sinon ça frise du malhonnête, de la mauvaise critique.
Depuis deux ans, sous l’impulsion de la directrice, nous avons entrepris un processus de modernisation du système ou des actions de modernisation, parmi lesquelles il y avait des journées pédagogiques tenues successivement chaque début d’année. Ces journées nous permettaient de nous retrouver au niveau du directoire pour pouvoir ici évaluer la qualité du système et de faire de propositions pour pouvoir résoudre certaines difficultés, les pesanteurs, les dysfonctionnements, les situations non-qualité de notre système.

Ses rencontres se faisaient sous l’impulsion de la directrice avec des missions bien précises, tout cela nous a permis de pouvoir revoir notre système et c’était une bonne occasion de discuter, d’échanger entre enseignants et les personnels administratifs. Nous ensuite avons ensuite continué à travail dans des petits groupes, tout cela pour perfectionner le système.

Il y a des habitudes ici qui depuis longtemps, on perdurées. Il y a des étudiants qui ont validé à l’écrit, parce que notre système ici dans les grandes écoles est fait de l’évaluation des matières théoriques plus la pratique que les étudiants vont faire en stage. Les étudiants tirent carrément le système vers le bas du fait qu’après avoir validé les matières écrites, ils peuvent facilement passer deux, trois, jusqu’à 10 ans sans pour autant soutenir les mémoires.

Aucune école performante ne peut se permettre cela. C’est dans ce sens qu’après avoir travaillé sur le contenu, nous sommes dans les aspects organisationnels. Unanimement dans les réunions, nous dit qu’on ne peut plus continuer avec quelqu’un qui n’est même plus inscrit et qui revient après sept ans, vous dites que je veux maintenant soutenir. Notre répertoire ne vous reconnaît plus comme étudiant, mais vous vous levez un jour pour revendiquer le bénéfice de la validation de votre première partie.

Nous avons pensé qu’il fallait résoudre ce genre de choses pour aller vers un système plus léger qui s’arrime au système LMD, qui justifie que l’on ne peut plus admettre l’ancien modèle de fonctionnement.

Pour ne pas léser parce qu’il y a un mauvais décalage qui consiste à vouloir montrer que le directoire, sous l’impulsion de la directrice, essaie de mettre les étudiants en difficulté de telle sorte qu’ils sont ceux qui souffrent des réformes ou qui paient le prix des mauvaises reformes mises en place.

L’absence des procédures de l’informatisation et là aussi dans le cadre des journées pédagogiques, la DG a favorisé la mise en place d’autres outils de travail. J’étais à la tête d’une commission qu’elle avait mise en place sur la formalisation des procédures. Il est donc question pour nous de formaliser nos procédures pour nous arrimer aux normes internationales et avec tous les établissements avec lesquels nous avons des conventions.

Tout cela nous amène aujourd’hui à pouvoir aussi, au niveau de la soutenance des mémoires, d’organiser les systèmes. Aussi, nous voulons que notre système soit apprécié par les parents qui veulent nous confier leurs enfants, c’est dans ce sens que nous avons dès le départ à communiquer avec tous les anciens étudiants.

Qu’est-ce qui peut amener les étudiants à traîner le pas ?

Mais tout simplement la paresse et tous ceux qui veulent tirer le système vers le bas. C’est-à-dire que ce sont eux qui édictent les procédures. Cela manque de logique. Ils se présentent quand ils veulent et sollicitent un encadreur et demandent à ce que le processus de leur soutenance se mette en place. Même si le temps est passé et qu’ils ne soient plus reconnus dans nos fichiers et qu’ils ne soient plus en règle.

Est-ce que la direction a accordé un délai aux étudiants retardataires ?

Tout à fait, il y a une note qu’elle avait faite pour communiquer en direction de cette catégorie d’étudiants de façon à se mettre en règle.

Quelle avait été leur réaction ?

Il y a eu un effet de mobilisation, à l’époque, j’étais chef de département, nous avons atteint les 500 étudiants à peu près, parce que nous leur avons donné un délai. Ces étudiants ont essayé de se mettre en règle en s’inscrivant aux soutenances. Ils nous restaient tout simplement à formaliser tout cela avec une autre note qui organisait le temps qui était désormais prescrit pour cela.

Ce fut fait ?

Oui, c’est fut fait. C’est donc cette note qui est mal exploitée par une certaine presse sans jamais tenir compte de toutes les démarches antérieures.
Nous sommes sur une logique qui va vers une normalisation complète. Pour les étudiants qui ont compris et qui sont dans le processus, aucun problème ne s’est posé par rapport à cette disposition. Nous sommes ainsi étonnés de ce qu’un article paru dans la presse remette en cause les responsabilités du directoire qui vont à la personnalité de la directrice, je ne peux vous dire qu’en tant responsable administratif, je marque mon étonnement du fait qu’elle ait impulsé une dynamique pour pouvoir moderniser, renouveler, mettre dans les normes, le système. Je peux vous dire que ces réformes rencontrent l’assentiment dans l’opinion. Il suffit de regarder l’image de l’école.

À l’exemple du concours qui vient de se tenir, nous avons ici battu le record en termes d’effectifs, toutes les grandes écoles, nous avons tous nos concours d’entrée dans la même période. À l’institut de sciences National des Sciences et de Gestion (INSG) était à moins de 100 candidats, l’Institut des Sciences et de Technologies (IST) était autour de 50 candidats, nous est à 1000 candidatures et lorsque nous avons les 2500 candidats qui sollicitent l’IUSO, l’INSG est à peine 800 candidats et l’IST venant à moins de 200. 

Qu’est-ce qui justifie cet engouement ?

L’opinion, les parents et les étudiants eux-mêmes, conscients du sérieux, sollicitent en masse le système qui inspire de la confiance et de la crédibilité. Nous continuons dans ce sens. Ce l’on nous reproche, c’est tout simple, de la critique stérile parce qu’elle ne tient pas compte des informations, des détails de l’évolution de l’action qui est menée vers la modernisation, la capacité à rendre efficace le système de formation qui est désormais mis en place et que bien des personnes apprécient, et même les autorités de tutelle comme je viens de vous les donner. En tant que secrétaire général, il m’arrive de participer à des réunions d’évaluation et l’IUSO a toujours devant tous les autres établissements reconnus comme l’établissement qui dorénavant se portait bien. Ce n’est un secret pour personne.

Directeur des études section Master

Parlez-nous du LMD,  quelle est la loi qui l’encadre dans notre pays.

Le secrétaire général, vous avez dressé la situation, juste pour rappeler que la réalité, ce n’est pas une initiative qu’on pourrait attribuer totalement au DG seul, nos fonctions dans un cadre formel. C’est-à-dire que toute action que nous menons est encadrée par le décret portant sur le LMD au Gabon qui avait été signé en 2013 et qui fixe, en matière d’organisation, en matière d’admissibilité, en matière de durée d’admissibilité, à quel moment un étudiant peut être déclaré admissible et combien de temps qu’il dispose pour soutenir.

Les étudiants de l’IUSO ont cultivé cette habitude, pas tous, mais certains à prendre tout leur temps pour garder la bourse une année en plus. Sauf que quand vous perdez une année en plus, vous perdez également vos connaissances méthodologiques. Donc ça veut dire qu’un an va se multiplier par deux et ça se poursuit. Et cela devient une habitude. D’autres aspects sont administratifs, ils ne s’inscrivaient pas et je prenais l’exemple pour ceux qui sont venus réclamer. Les questions que je posais étaient de savoir si en tant que parents, vous avez un enfant en classe de CM2, ce dernier va s’asseoir et revient sept ans plus tard, peut-il venir reprendre sa place dans la salle de classe et le responsable de l’établissement, peut-il l’accepter ? La réponse était négative. Il n’y a aucune différence entre cet élève et l’étudiant de l’IUSO qui a été déclaré admissible et qui a fait sept ans, c’est un cas d’abandon qui est fixé par le décret.

On définit ce que c’est un cas d’abandon, un étudiant qui n’est pas régulièrement inscrit, qui n’a pas fait ses cours, qui n’a pas fait ses sessions d’examens et ses devoirs de classe est considéré un cas d’abandon. Même si vous êtes déclaré admissible, si vous n’êtes régulièrement inscrit, ça veut dire que vous n’avez pas validé votre diplôme. Vous êtes contraint de vous réinscrire du point de vue académique et administratif, parce que votre nom, toujours, figure et le décret donne un an, il ne s’agit pas d’indexer le directeur général, nous partageons plus ou moins ces décisions.

Autre chose, on nous reproche de ne pas faire du social. Si vous lisez la note, le décret dit un an d’admissibilité alors que la note du directeur général accorde deux ans en plus. Ça veut dire que l’État peut nous reprocher d’avoir plus ou moins appliqué un minimum de social dans cette décision, nous avons ajouté deux années, ce qui donne un total de trois ans en comptant l’année d’admissibilité pour pouvoir soutenir.

Un autre aspect durant la Covid-19, on sait très bien que les étudiants ont eu du mal à trouver des stages, il y a eu une note de service que nous avons sorti qui a autorisé les étudiants à rédiger des mémoires sur la base des études soit avec stages ou sans pour tenir du contexte sanitaire, d’autres aspects, c’est qu’au-delà, nous avons sorti une note de service qui date de trois ans, demandant aux étudiants qui ont largement dépassé les délais requis par le décret de venir soutenir.

Ils avaient jusqu’au mois de juillet 2021, ça s’est matérialisé par un flux massif et au-delà de ça, nous avons commencé à formaliser les choses. Et, même en voulant formaliser, nous avons donné aux étudiants deux de plus.

Mais il ne faut pas avoir honte d’assumer, nous sommes une école qui forme l’élite et le principe de l’élite, c’est la sélection. Ceux qui ont la capacité d’assimiler les savoirs théoriques et pratiques qui obtiennent le diplôme, on ne peut pas attribuer un diplôme à quelqu’un qui a montré un certain nombre de défaillances et plus tard va se prévaloir d’un diplôme de master sans pourtant avoir le niveau requis. Nous avons la responsabilité de l’État qui nous a confié une mission et nous essayons de faire le mieux que nous pouvons, ce n’est pas donc pas une surprise pour les étudiants, cette note répond à un processus qui a commencé il y a trois ans, accompagné par une série de notes et décisions pour accompagner l’étudiant et se mettre dans le contexte normatif.

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Franck Charly Mandoukou

Directeur de la publication, Journaliste libre et indépendant. Gabon infos,Toute l'information du Gabon. Les dernières actus, la politique, l'économie, la société, la culture, la justice, les faits divers...