L’Association gabonaise du secteur extractif (AGASE), a, il y a quelques jours, organisé à Libreville, une rencontre au cours de laquelle elle a convié la corporation des professionnels des secteurs miniers public et privé, des investisseurs et des personnes intéressées par le secteur minier.
Il était question de les inviter, d’ échanger avec l’Association sur les moyens de presser le développement de ce secteur au Gabon. Cela passe par la vulgarisation des objectifs déclinés par la Vision Minière Africaine (VMA) en phase avec les objectifs de développement durable (ODD) adoptée en 2009 par les chefs d’État africains. La VMA préconise le développement de l’Afrique et son industrialisation par la valorisation et la transformation locale des ressources minérales à l’horizon 2063 d’une part et l’instauration d’une zone de libre-échange continentale d’autre part.
Il faut pour ce faire au Gabon, poursuivre la structuration de sa politique économique. Aussi, les acteurs dudit secteur doivent-ils se concerter pour aider les autorités de la Transition dans la prise de décisions. « Les informations géologiques et minières » et « Les liens infrastructures et diversification », voici les thèmes débattus sous la modération du consultant David Ossibadjouo lors des échanges entre les participants.
Le premier panel animé par le consultant Mathurin Ango et Christian Boupassia, Administrateur Directeur Général (ADG) de l’École des Mines et de la Métallurgie de Mandat, a vu les participants s’accorder sur le caractère essentiel de la base des données existantes nonobstant certaines insuffisances. Signalons que depuis 2009, celle-ci est difficilement accessible et n’a pas fait l’objet d’actualisation, ce qui freine la venue d’investisseurs miniers au Gabon. Il est à préciser que les études géologiques trouvent leur applicabilité aussi bien dans les mines que dans l’agriculture, la foresterie, le génie civil, la gestion d’affectation des terres et la prévention des glissements de terrain et des séismes, et qu’il est désormais préconisé l’autonomisation de la gestion des informations géologiques et minières.
Lors du deuxième panel animé, lui, par Armel Sedji Mensah, pénaliste, et Tanguay Bahissy Moussouamy, opérateur minier, il a été reproché à l’État sa tendance à investir dans le financement des infrastructures ferroviaires et énergétiques dédiées aux projets d’exploitation minière opérés par des sociétés privées. Avant que les études de projets n’aient été consolidées par lesdites sociétés parce que la viabilité du projet répond à la conception des infrastructures. L’exploitation des gisements de fer posant la question des infrastructures, il a été recommandé ce qui suit :
-la réalisation préalable des évaluations certifiées des ressources et les études de faisabilité ainsi que des études d’impact environnemental et social
– la transformation locale accrue des minerais qui nécessitent l’augmentation de la fourniture d’électricité et des garanties de marché.
L’accélération du développement du secteur minier du GABON appelle à la vulgarisation de l’étude sur la compétitivité dudit secteur qui a été financée par la Banque Africaine de Développement, dans le cadre du Programme d’Appui à la Diversification de l’Economie Gabonaise. Ainsi, les participants ont insisté sur la nécessité :
-de démocratisation de la gouvernance minière ;
-d’amélioration des capacités humaines en vue de leur autonomisation ;
-de la prise en compte de la double transition énergétique et numérique mondiale dans les stratégies de relance de l’exploration minière.
La prise en compte des présentes recommandations conduirait sans doute à l’essor du développement minier du GABON, garant de l’accroissement de la contribution du secteur minier dans le PIB.
L’AGASE remercie vivement tous les participants et les sponsors : la société équatoriale des Mines (SEM, opérateur national) et la COMILOG.