« Pierrot » aurait eu 77 ans cette année, n’eut été le drame intervenu le 15 octobre 2011 qui est venu mettre fin à son rêve noble de faire du Gabon, un pays juste et équitable. Dommage que les circonstances dans lesquelles il est mort n’aient pas encore été élucidées. On retiendra de l’homme qu’il est celui qui avait, par prophétie, prédit que la date du 30 août allait être celle de la libération du Gabon.
Cet « enfant terrible » de la politique gabonaise n’avait pas manqué de séduire le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition, qui n’a pas manqué, lors de son discours d’investiture, de lui rendre un hommage appuyé non sans vanter son apport dans la construction d’un Gabon nouveau sorti du carcan du monolithisme ambiant qui le caractérisait.
Les Gabonais ont l’impression que ce signe de reconnaissance méritée s’est évanoui dans les tiroirs de la présidence puisqu’ils auraient voulu qu’il soit par exemple suivi d’un geste symbolique consistant par exemple à accorder à ce digne fils du pays, un mausolée représentatif de sa stature contrastant avec celui érigé dans la ville de Ndendé dont il fut pendant des années l’édile emblématique. L’on pense que le CTRI devrait réfléchir à cette question pour que ce républicain ait une dernière demeure digne de son nom dans des délais raisonnables. Il lui faut pour cela nouer le contact avec la veuve Mamboundou, personnalité incontournable si le nouveau pouvoir rêve de restaurer l’image de cette icône politique dont il serait souhaitable de raviver la mémoire en transformant son mausolée en lieu de pèlerinage pour tous les compatriotes que çà dirait de venir s’y recueillir.
Il est regrettable de constater que 12 ans après sa mort, son parti, l’union du Peuple Gabonais (UPG) éprouve d’énormes difficultés à retrouver ses marques comme si son fanion rouge était décidément en berne. Pis, ses nombreux héritiers qui se livrent une véritable guerre de leadership, reléguant au second rang l’éthique insufflé par cet animal politique, n’hésitent pas à se donner honteusement rendez-vous vous au Tribunal pour tenter de taire leurs querelles d’ego. Alors qu’ils gagneraient à accorder leurs violons sur ce qui est fondamental, à savoir poursuivre l’oeuvre du bâtisseur dont la silhouette et la philosophie restent indélébiles dans la mémoire collective gabonaise.
Vraiment ne serait ce que çà ! En tout cas, le Seigneur est au contrôle !