Récriminations de la HAC contre les médias du service public : Gabon télévision, n’en a cure 

Habituée à être caressée par les anciennes autorités de la HAC, Gabon télévision, la chaîne nationale qui suscitait à chaque gabonais une indignation, ne semble plus aussi sereine qu’auparavant.

Cela parce que la Haute Autorité de la Communication (HAC) a simplement abordé la notion de conflit d’intérêt en pointant les dérives professionnelles inquiétantes et les conflits d’intérêt observés dans le service de l’audiovisuel public national.

Un concept qui d’ailleurs est considéré comme une valeur pour la qualité des médias. Un critère d’objectivité et de véridicité des infos diffusés par les organes de presse.

C’est un secret de polichinelle que plusieurs journalistes de cette chaîne ont intégré et aspirent encore à intégrer les cabinets de l’exécutif pour arrondir leurs fins de mois. Une volonté qui s’explique du fait que ce communicateur, «ne jouit pas d’un traitement de prince tant dans le public que dans le privé» comme le dit un confrère. Seulement,cette recherche du mieux être ne devrait pas se heurter à l’éthique et à la déontologie qu’exige son métier. C’est en tout cas ce que rappelle la HAC dans sa récente mise en garde sur « les dérives professionnelles inquiétantes et les conflits d’intérêt observés».

Dans une telle situation Gabon télévision se devrait en tant que chaîne nationale d’informer son public avec impartialité, engagement et professionnalisme, sans tenter de faire appel à l’émotion de son auditoire transformant leur émission en tribunal inquisitorial, au moyen de micros trottoir tendus vers les petites gens qui ne semblent d’ailleurs pas familiers avec le concept de conflit d’intérêts.

On ne peut que déplorer comme l’autorité administrative indépendante présidée par Germain Ngoyo Moussavou que « le service public s’érige en tribunal médiatique, avec une propension quasi entretenue, par la diffusion, dans les éditions d’information, de reportages aux allures de réquisitoires, livrant ainsi à la vindicte populaire de nombreux citoyens ».

Combien de fois, n’avons nous pas regardé les accusations sans fondement et sans lendemain des journalistes de cette chaîne sur des opposants politiques de l’ancien régime? Combien de fois n’avons-nous pas vu des journalistes promu dans des cabinets ministériels venir encore exercer sur les plateaux de cette chaine comme si ce n’était pas le cas pour défendre leurs nouveaux patrons? Avons-nous encore besoin de les citer?

Cette grande interpellation de l’organe de régulation de la presse et des médias dans notre pays sur les conflits d’intérêt au sein des médias audiovisuels publics devrait plutôt emmener les responsables de Gabon télévision à changer de paradigmes, plutôt que faire en sorte que « Des responsables de premier plan ainsi que des agents du service public nommés au sein des cabinets ministériels continuent d’intervenir en qualité d’animateurs, de présentateurs de journaux télévisés ou de chroniqueurs dans certains programmes, au mépris de la Loi et du bon sens professionnel ».

Si l’intégration dans l’appareil gouvernemental n’est pas incompatible avec une carrière professionnelle de journaliste, il demeure néanmoins que cette dualité entre la liberté d’expression et de ton avec l’environnement de la subordination ne font pas bon ménage. C’est d’ailleurs pour se prémunir de cette tare que la loi n°019/2016 du 09 août 2016, portant Code de la Communication en République Gabonaise, dispose en son article 43 que : « Il est interdit au journaliste, dans l’exercice de ses activités professionnelles (…) de se mettre en situation de conflit d’intérêt». Une énième interpellation qu’il convient de cerner comme une invitation au changement de paradigme dans la grande maison de la presse.

Vivement que cette dernière prenne acte de cette exhortation et agisse désormais avec les principes éthique qu’une presse véritable se doit d’avoir, et non plus être le porte-flambeau des barons du régime politique implanté.

Franck Charly Mandoukou

Directeur de la publication, Journaliste libre et indépendant. Gabon infos,Toute l'information du Gabon. Les dernières actus, la politique, l'économie, la société, la culture, la justice, les faits divers...

One thought on “Récriminations de la HAC contre les médias du service public : Gabon télévision, n’en a cure 

  1. Mine de rien nous n’avions plus de journalistes mais des menteurs qui faisaient tout leur possible pour attirer le regard des barrons du PDG et ainsi se voir accorder un poste bien garni. Nous l’avions vu avec des journalistes qui nous avaient complètement montrer leur position lors de la célèbre émission « 52 minutes pour convaincre » car ils semblaient ne pas comprendre où faisaient tout pour ne pas comprendre ce que les candidats de l’opposition disaient pour détourner l’attention du plus grand nombre. Et ce, même des éminents journalistes qui jadis avaient déjà conquis nos cœurs mais là suite était répugnante et indigne de ce métier noble de JOURNALISTE

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