Retour sur les Rumeurs de Démission de Me Séraphin Ndaot Rembogo : Une Affaire de Forclusion et de Conformité au CND

Depuis quelques jours, la sphère médiatique nationale s’embrase avec des rumeurs persistantes concernant Me Séraphin Ndaot Rembogo, président du PDS et actuel président du Conseil National de la Démocratie (CND). Des allégations de démission circulent, mais une enquête minutieuse révèle une tout autre vérité. Ces informations ne reposant sur aucune preuve tangible ont été même relayées par nombreux de nos confrères.

C’est donc dans l’optique d’apporter un éclaircissement que nous avons interrogé Joachim Pambou Mbatchi, président en exercice du Forum de Défense de la République (FDR) et de l’Union des Forces du Changement (UFC), et ancien président du comité de revitalisation et de redynamisation du CND,afin d’apporter un éclaircissement sur cette situation confuse.

 

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Joachim Mbatchi Pambou, ancien Président du Comité de revitalisation et redynamisation du CND

Joachim Pambou Mbatchi, Président en exercice de l’Union des Forces du Changement (UFC) et président du Forum pour la Défense de la République (FDR) ainsi qu’ancien président du comité de revitalisation et de redynamisation du CND, a clarifié la situation: Me Séraphin Ndaot n’a jamais envisagé de démissionner de son poste de président du CND. Au contraire, il a été confronté à une notification de forclusion délivrée par la Cour Constitutionnelle et du constat de la vacance de pouvoir émis par le Premier Ministre, Raymond NDONG Sima, concernant le Bureau du CND.

En effet, Me Séraphin Ndaot Rembogo, qui avait d’ailleurs fait l’objet d’une saisine auprès de la Cour constitutionnelle sur le non-respect de la loi par le «bureau» du CND, a effectivement reçu récemment une notification de la part du chef du Gouvernement gabonais de la forclusion de son Bureau, au regard des textes juridiques organisant le fonctionnement de cette institution, et les modalités de constitution de son Bureau.

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Me Séraphin Ndaot Rembogo, Président du CND

En effet depuis 2017, le Bureau du CND était en proie à une illégalité et illégitimité, car sa formation n’avait pas suivi les procédures prévues par la loi. Ce manque de « conformité » du bureau actuel du CND viendrait du fait qu’Ali Bongo, le Président de la République, aurait nommé l’actuelle équipe contrairement aux textes en vigueur, qui voudrait que le président du CND soit élu après une assemblée plénière convoquée par le chef de l’État, conformément à l’ordonnance N°001/PR/2015 du 29 janvier 2015.

Cette situation a rendu le Bureau du CND non conforme et inefficace, incapable de remplir son rôle dans la promotion de la démocratie au Gabon.

Malgré cela, le Bureau vidé des autres membres, à l’exception de Me Séraphin Ndaot qui était resté président du CND par décret présidentiel, contournant les textes en vigueur, continua d’exister tel qu’il était constitué par Ali Bongo Ondimba.

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A cette difficulté s’ajoutait la réduction drastique du budget de fonctionnement initial du l’institution, amputé désormais de 900 millions de francs CFA. Car prévue pour 1,2 milliards de francs CFA, l’enveloppe budgétaire du CND n’a finalement atteint que 300 millions de FCFA chaque année.

La réduction drastique du budget alloué au CND , la non prise en compte de ses travaux par les gouvernements successifs, la situation salariale de son personnel et de la forclusion de fait de son Bureau, ayant également entravé son fonctionnement optimal, ne lui permettait pas de remplir ses missions correctement.

Malgré ces défis, Me Séraphin Ndaot a continué à travailler pour faire fonctionner l’institution, organisant des sessions ordinaires, extraordinaire et des assemblées générales.

Par ailleurs, Il aurait selon Joachim Mbatchi Pambou, adressé des correspondances à qu’être reprises au Gouvernement pour faire constater la forclusion du Bureau du CND et demander la convocation d’une séance plénière élective dont la seule compétence relève du chef de l’État.

Mais ces tentatives pour faire constater la forclusion de son Bureau directeur  et procéder à la convocation d’une séance plénière élective ont été ignorées par le gouvernement, laissant Me Ndaot dans une impasse. Car Me Séraphin Ndaot demeurait président du Conseil National de la Démocratie par décret présidentiel, en violation des textes en vigueur. Toutes ses actions entreprises par Me Ndaot indique aucunement une tendance démissionnaire, mais plutôt une volonté d’agir et d’assumer sa fonction de responsabilité au sein du CND.

La constatation de la vacance récente faite par la Primature, suite à la notification de forclusion émise par la Cour Constitutionnelle, et entraînant de fait la suspension du Bureau, expliquerait par conséquent le retrait de Me Ndaot de son poste de président de l’Institution régulatrice et promotrice de la démocratie. Il semble donc que l’ancien président du Bureau du CND soit contraint de respecter les injonctions émises par le chef du gouvernement de transition, Raymond NDONG Sima, suite à la notification du constat de forclusion.

Cette affaire soulève des questions sur l’éthique journalistique et la responsabilité des médias dans la propagation de rumeurs infondées. Le relais de ces rumeurs de démission met en lumière la possibilité d’une cabale orchestrée contre Me Séraphin Ndaot, suscitant des interrogations sur les motivations de ses détracteurs. On pourrait légitimement se demander, qui en veut autant à Séraphin Ndaot?

Au fond, cette histoire complexe met en lumière les défis auxquels sont confrontées les institutions démocratiques au Gabon et souligne l’importance du respect des procédures légales et de la transparence dans la gouvernance.

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